VPLS, une alternative au VPN IP
Dossier par Christine SEROU, 497 mots
Les opérateurs ont convaincu leurs clients que le VPN IP étaient la façon la plus aboutie d'établir des communications entre sites. Mais il en existe d'autres, affirme Nicolas Kwasniowski, consultant en infrastructure réseau de Nextira One. Je pense à VPLS (Virtual Private LAN Service, ndlr), proposé par les fabricants de routeurs tels Alcatel, Cisco, Juniper ou Nortel."
Ce service repose sur un panachage d'Ethernet, de VLAN 802.1q et de MPLS qui va permettre à l'entreprise d'étendre son réseau LAN entre plusieurs sites à l'échelle métropolitaine ou à travers un réseau longue distance. "Le trafic est commuté sur la base de l'adresse MAC des trames Ethernet et de son appartenance à un VLAN. Le réseau longue distance se comporte alors comme un énorme commutateur LAN. Il peut donc transporter tous types de paquets : IPv4, IPv6, des protocoles plus anciens (SNA, DECnet), ou nouveaux, qui acheminent les communications multicast pour des applications de visioconférence, d'e-learning, de télé d'entreprise. Les trames Ethernet sont encapsulées et acheminées dans le réseau MPLS."
Cette possibilité peut intéresser les entreprises ayant des sites en Inde, en Chine ou même au Japon. Confrontés au manque d'adresses IPv4, ces pays ont basculé en IPv6. Or, "si les entreprises souscrivent à un service VPN IP en IPv4, l'opérateur doit mettre en place des mécanismes de conversion tels la translation d'adresse et le tunneling pour acheminer IPv6. Des cataplasmes sur jambe de bois", explique Nicolas Kwasniowski.
Ce service peut offrir un autre avantage : "En s'appuyant sur un service de niveau 2, le client garde en interne le contrôle des fonctions de niveau 3 de son réseau, et notamment le service de routage." Bref, selon Nicolas Kwasniowski, les services VPLS ne peuvent qu'augmenter, qu'ils soient tissés sur réseaux métropolitains ou longue distance, de niveau 2 ou 3, sur DWDM ou MPLS
Chez Completel, c'est un fort axe de développement, affirme Frank Pharose, chef produit VPN IP. "Il offre du haut débit à faible coût. Nous proposons des interconnexions de sites de ville à ville à des débits pouvant atteindre 1 Gbit/s." Au Havre, l'opérateur Altitude Telecom a relié les bâtiments municipaux avec des liens à 10 Mbit/s et un site de secours informatique à 34 Mbit/s. Chez Colt, le service est disponible depuis deux ans : "Il s'appuie sur le multiplexage SDH. Pour nos clients exigeant des débits supérieurs à 10 Mbit/s, il n'y a pas d'alternative", affirme Dominique Leroy, responsable du marketing des produits data.
Les autres opérateurs sont plus dubitatifs. Ils parlent d'une niche qui ne concerne que le raccordement entre plusieurs sites ayant des besoins élevés en débit. BT propose le service depuis moins d'un an au Royaume-Uni. Chez Orange, on le propose dans quelques sites particuliers. Chez AT&T, le service est disponible aux Etats-Unis. L'entreprise s'appuie sur l'expérience de sa maison mère, SBC. Une frilosité compréhensible pour Nicolas Kwasniowsky : "En proposant de l'interconnexion de niveau 3, les opérateurs se sont positionnés sur des services les plus rémunérateurs."
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