Rationnaliser les ressources
Dossier par Pascal Sage, 565 mots
La recherche de performances applicatives intervient dans un contexte de consolidation et de rationalisation des ressources. Pas de partage de fichiers optimisé ni de temps de réponse améliorés sans analyse et compréhension des flux échangés.
Après plus de deux décennies de décentralisation, l'entreprise regroupe ses serveurs dans un centre de traitements. On place ainsi les données en lieu sûr, la bascule des liens (et serveurs) garantissant une continuité de service. Dans le même temps, on surveille les ressources critiques du réseau en permanence afin de tracer leur état et de sonner l'alerte. Les utilisateurs deviennent plus exigeants : ils attendent des temps de réponse rapides. Ce besoin de performances et de disponibilité continue concerne les applications métiers, la bureautique et la messagerie. Il mène à l'inspection de l'infrastructure IP, voire à sa révision.
Une vingtaine d'équipementiers proposent des boîtiers d'optimisation avec plusieurs fonctions de gestion du trafic, de compression de données ou de cache proxy - citons Activnetworks, Allot Communications, Blue Coat Systems, Citrix, Expand Networks, Cisco, F5, Juniper, Packeteer, Radware, Riverbed, Streamcore. La plupart des équipements d'agence visant à remplacer le serveur améliorent tantôt la bande passante, tantôt le temps de latence des liens étendus. Mais le choix s'étoffe depuis quelques mois. Aux côtés du traffic shaper trônent désormais l'appliance Wafs (Wide Area File System) et le boîtier d'accélération applicative.
Du normalisé au cas par cas
L'entreprise peut profiter aussi de la baisse des prix du haut débit pour augmenter la bande passante. En fait, les besoins varient d'une entreprise à l'autre, voire d'un projet à un autre. On devine donc que les solutions d'optimisation diffèrent. L'entreprise cherchant un maximum de performances pour son intranet ne retiendra pas les mêmes outils que celle qui veut rentabiliser les services Internet.
«Il existe des réponses normalisées pour traiter les applications HTTP, HTTPS ou SMTP - la compression de flux TCP/IP ou les systèmes d'accélération de trafic SSL. Mais lorsque l'on a affaire à de purs problèmes applicatifs, il faut souvent revoir la répartition de charges de toute la chaîne de services», expose Arnaud Bertrand, directeur technique de Jet Multimedia. La solution revient alors à placer des caches, ou à retenir des solutions d'accélération applicative sur le réseau étendu, à moins de parvenir à réduire le nombre de requêtes vers le gestionnaire de bases de données, quitte à retourner sur le code de l'application.
Déterminer la meilleure approche
Un système d'expertise des flux aide souvent l'entreprise à déterminer la meilleure approche. Ces opérations de métrologie s'effectuent aux interfaces LAN/WAN, côté LAN le plus souvent car on y rencontre moins de variété que côté WAN : «Nos sondes applicatives donnent une vision précise de ce qui se passe sur le réseau. Elles assurent le suivi des sessions individuelles, à l'entrée du datacenter. Elles détectent et suivent des dizaines de milliers de sessions simultanées,», illustre Eric Fries, le PDG d'Accellent. Grâce à un middleware, l'administrateur en déduit exactement la perception de chaque application sur toute son infrastructure du réseau. Reste que la solution d'optimisation universelle n'existe pas : «La quête de performances ne fonctionne que lorsqu'un processus métier est associé à un objectif clair, par exemple quand il s'agit d'améliorer un flux applicatif entre tel et tel site. Les nouvelles appliances exigent toujours une maintenance opérationnelle. Il faut s'en occuper et les configurer. Mieux vaut être très sélectif dans la manière dont on les met en oeuvre», prévient Eric Fries.