Témoignage : Disney, la ToIP comme un projet informatique
Dossier par Christophe Bardy, 530 mots
En Europe, The Walt Disney Company a été l'un des pionniers de la téléphonie sur IP. Dès 2001, la société a effectué son premier déploiement de la technologie en France, sur base d'équipements Cisco. Cette adoption s'est décidée dans le cadre du déménagement de la société à l'occasion de l'ouverture de ses studios français. La décision a été prise de doter The Disney Channel, la chaîne de télévision maison, des technologies les plus avancées du moment et notamment d'une solution de téléphonie sur IP Cisco.
C'est le caractère avancé de la téléphonie sur IP qui a intéressé la société. Cette première installation de la ToIP a ensuite servi de modèle pour l'ensemble des autres entités de la firme, en France, puis à l'échelle européenne (Benelux, Hongrie, Suisse, Portugal, Allemagne, Italie, Danemark...). Aujourd'hui, plus de mille cinq cents postes sont opérationnels, et plus de deux mille cinq cents devraient l'être d'ici à la fin de 2006. A terme, la société en Europe devrait disposer de près de cinq mille postes.
Une solide méthodologie
Comme l'explique Stéphane Buvat, l'actuel responsable réseaux et télécoms EMEA, qui a conduit le déploiement initial en France, la réussite de cette entreprise menée par Disney doit beaucoup à une solide méthodologie de gestion de projet. "Dans un projet traditionnel, la téléphonie est souvent gérée par les moyens généraux, qui le confient à un intégrateur. En ToIP, l'analyse doit être transversale. La nature même de la technologie fait que l'on est amené à dialoguer et à intégrer d'autres services. Par exemple, on vient implémenter la téléphonie sur une infrastructure réseau existante, ce qui requiert un niveau de technicité que ne nécessitaient pas les technologies TDM."
"Tout en gérant ce volet technique, il faut rester en phase avec les besoins des utilisateurs", insiste Stéphane Buvat. "Ma recommandation, explique le responsable télécoms, est de sélectionner un intégrateur qui a une bonne connaissance des domaines télécoms et data et de disposer aussi en interne de compétences dans les deux domaines, afin de bien couvrir le spectre technique du projet."
Au bénéfice de l'utilisateur
La mise en oeuvre progressive de la ToIP à l'échelle européenne a été l'occasion pour Disney de mutualiser ses contrats de maintenance, mais aussi de réaliser de substantielles économies en matière de câblage de nouveaux bâtiments. Elle a également été l'occasion d'apporter un plus aux utilisateurs. "La mobilité est la première chose qui nous a plu et qui est en train d'exploser. 20 % des utilisateurs voyagent beaucoup", explique Stéphane Buvat. Certains directeurs, par exemple, ont trois bureaux dans trois pays différents. Jusqu'alors, ils utilisaient trois téléphones, trois assistances et trois messageries vocales. Aujourd'hui, ils disposent d'un environnement unifié qui les suit là où ils se déplacent. D'un point de vue pratique, ils n'ont plus qu'un seul numéro, une seule boîte vocale et une assistante. L'utilisation des softphones chez Disney a aussi explosé à tel point que certains utilisateurs pourraient à terme n'utiliser que l'IP Communicator de Cisco et un casque ou combiné USB. Et s'il fallait ne garder qu'un bénéfice de la migration vers l'IP ? Pour Stéphane Buvat, la réponse et claire : la mobilité est sans doute le grand bénéfice de la ToIP.
- I. Une émergence inéluctable
- II. Méthodologie : Bien conduire son projet de ToIP
- III. Témoignage : Hub Telecom, "Premier piège : ne pas avoir une réflexion globale"
- IV. La délicate question des standards
- V. Les défis uniques du Centrex
- VI. Témoignage : Disney, la ToIP comme un projet informatique
- VII. Entretien : Stéphane Buvat, Disney : "L'analyse doit être transversale"
- VIII. Entretien avec Pierre Texier, Lexsi : "Ne pas sous-estimer les questions de sécurité"