Une évolution vers l'entrée et le haut de gamme

Dossier par Thierry Lévy-Abégnoli, 676 mots

L'offre s'étend vers des châssis d'entrée et de haut de gamme surpuissants. Quant aux lames, elles se diversifient tout azimut, tandis que les modules d'entrées/sorties adoptent la virtualisation.

Une évolution vers l'entrée et le haut de gamme Chaque constructeur cultive son propre format de châssis et donc de lames. Mêmes les offres de HP et de NEC, qui sont pourtant le fruit d'une collaboration, sont incompatibles entre elles, seul leur format mécanique est commun.

Des architectures incompatibles entre elles
Les vagues projets de normalisation ont systématiquement fait long feu. Pire, d'une génération à l'autre, les châssis de certains constructeurs, comme HP, Dell ou Sun, sont incompatibles entre eux. Et chez Sun ou NEC, il existe même deux gammes différentes qui se côtoient. Les architectures sont donc très disparates. Le « bus » présent dans le fond de panier du châssis est généralement propriétaire. Il assure la connexion en point à point entre les lames et les modules d'entrées/sorties. HP a pour sa part adopté un bus dénué de composants actifs donc exempt de pannes, tandis que Sun a préféré un bus PCI Express qui a le mérite d'être standard.

Des lames pour le bureau
Trois types de châssis se partagent le marché. Le milieu de gamme est occupé par le HP C 7000 ou l'IBM BladeCenter Enterprise, qui contiennent 14 à 16 lames de simple hauteur. Depuis à peine un an, on voit apparaître des châssis plus petits comme le HP C 3000, l'IBM BladeCenter S et le NEC FlexPower, qui ciblent les PME ou les sites distants. Outre leur capacité réduite à 6 ou 8 lames, ils fonctionnent en environnement de bureau, aussi bien d'un point de vue alimentation électrique (220 volts) que de la ventilation et du niveau sonore. De plus, les châssis de NEC et de HP disposent de leurs propres ressources de stockage, ce qui en fait de véritables petits centres informatiques autonomes.

Le petit châssis c3000 de HP :



Son concurrent, le FlexPower de Nec :



ou bien encore le BladeCenter S d'IBM :



Enfin, IBM (avec le BladeCenter HiSpeed) et Sun (Sun Blade 6048 et 8000) proposent des châssis de haut de gamme ciblant les grands projets de consolidation ou le calcul numérique intensif, grâce à des capacités atteignant 48 serveurs et des débits en entrées/sorties surdimensionnés.

Photo : le Sun Blade 8000, châssis de haut de gamme avec des lames x86


Des systèmes x86 ou à base de
processeurs propriétaires

Côté lames, le coeur de l'offre est évidemment constitué par des serveurs x86 (Intel ou AMD). Mais les trois grands constructeurs (HP, IBM et Sun) ciblent également leurs systèmes propriétaires. Sun et IBM ont ainsi à leurs catalogues des lames basées sur les processeurs Sparc (sous Solaris et Linux) et Power6 (sous AIX, I5 et Linux), tandis que HP propose des lames à base d'Itanium, dont l'une est dédiée à son système NonStop tolérant aux pannes. IBM, HP ou NEC ont également à leur catalogue des produits orientés vers la virtualisation, livrés sans disque mais avec une mémoire flash dédiée au démarrage du système et une capacité mémoire importante (jusqu'à 64 ou 128 Go). Parallèlement, on voit des lames à hautes performances, dotées de quadri-processeurs à quatre coeurs, qui occupent deux emplacements.

Des commutateurs de Cisco ou de Brocade
Enfin, on voit apparaître, chez HP ou chez Sun, des lames jouant le rôle d'interfaces PCI Express ou de systèmes de stockage, voire de sauvegarde sur bande. Le format des modules d'entrées/sorties LAN ou SAN, insérés à l'arrière du châssis est également propriétaire. Le nombre d'emplacements n'est pas toujours significatif car les logiques et les contraintes sont différentes d'un constructeur à l'autre. Chez Dell, IBM ou HP, le châssis peut accueillir 4 à 6 modules dont chacun peut être un commutateur Gigabit Ethernet ou Fibre Channel doté de 8 à 16 ports, souvent d'origine Cisco ou Brocade. Chez Sun, il s'agit de cartes PCI Express baptisées Network Express Module (jusqu'à deux dans un SunBlade 6000), dont chacune délivre 10 ports Gigabit Ethernet passifs, sortant donc directement vers des commutateurs externes. D'autre part, HP (avec Virtual Connect), IBM (BladeCenter Open Fabric Manager), Dell (FlexAddress), NEC et bientôt Sun proposent des technologies de virtualisation des entrées/sorties, Fibre Channel ou Ethernet.

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