La télévision 2.0 naît à Lommel
Dossier par Djamel KHAMES, 422 mots
Depuis mai 2006, Alcatel-Lucent mène une expérience de télévision locale participative, baptisée My Own TV, dans la commune de Lommel, en Belgique. «Les participants à l'expérience créent leur propre programme, qu'ils réservent à un public restreint ou à un public plus élargi», déclare Jan Bouwen, responsable du projet Applications résidentielles au centre de recherches de l'ex-Alcatel à Anvers. C'est la croissance ininterrompue des ventes de caméras numériques et l'émergence du phénomène des blogs sur Internet qui a donné naissance à cette idée.
Simplicité d'usage
Le principe de fonctionnement est simple. Avec son ordinateur, sur lequel il a enregistré ses documents, l'utilisateur se branche sur le serveur du gestionnaire de la télévision locale via une connexion haut débit ADSL. Il y dépose, par exemple, un film ou des photos, accompagnés d'un texte relatant le dernier événement familial : naissance, mariage, vacances de neige... La communauté cible - famille, amis - pourra ensuite consulter ces documents sur le téléviseur. Celui-ci est connecté au serveur par un boîtier semblable à ceux des fournisseurs d'accès à Internet. Ce boîtier prend place entre le modem ADSL et le téléviseur. Sur le menu principal, une option permet d'aller sur My Own TV. Mais pour regarder les programmes des résidents de l'agglomération, un code d'accès est indispensable. Il est fourni par l'éditeur de chaque programme aux personnes de son choix. «Nous avons constaté que les éditeurs mettent à jour leur programme en moyenne une fois par semaine. Ils sont donc actifs», précise Jan Bouwen.
Les associations trouvent là un moyen pratique de mieux se faire connaître. Un club de football, par exemple, pourra déposer le film du dernier match, placarder les photos des joueurs et de l'équipe dirigeante, annoncer à l'avance les dates et les lieux des prochaines rencontres, etc.
L'expérience a démarré avec quelques personnes. Le déploiement du service progresse sur le mode viral. Un utilisateur-éditeur pousse sa communauté à s'équiper du boîtier. On compte aujourd'hui une cinquantaine de canaux disponibles sur la télé de Lommel.
Finaliser le modèle économique
Bien que le modèle économique ne soit pas encore finalisé, le responsable de cette expérience croit en une combinaison d'éléments : le gestionnaire de la télévision locale pourrait appliquer un surcoût au forfait des éditeurs qui déposent des programmes ; les associations peuvent payer une somme équivalant au montant d'une publication en papier ; les entreprises locales peuvent créer un canal de télévente avec un contenu rédactionnel (recettes, modes d'emploi, etc.) et être autorisées à envoyer des messages promotionnels aux téléspectateurs qui souhaitent en recevoir ; enfin, on peut demander une contribution aux téléspectateurs.