Kim Akers
Responsable des produits de communications unifiées chez Microsoft
Microsoft vient bousculer le schéma établi des constructeurs d'IPBX. Kim Akers, responsable des produits de communications unifiées chez Microsoft, revient sur le positionnement de ce nouvel entrant en téléphonie.
R&T : Microsoft lance une solution de communications unifiées. Mais êtes-vous légitime sur les services de téléphonie ?
Kim Akers : Premier point, nous estimons que la VoIP est en plein devenir. Deuxième point, nous croyons aux solutions logicielles, de type softphone. Troisième point, nous pensons que la VoIP apporte de réels bénéfices aux consommateurs, en termes de services, de tarifs et de productivité. Nous sommes un nouvel entrant sur ce marché et avons beaucoup à prouver, tant au niveau de la QoS que de la QoE (quality of experience). Nous allons apporter une téléphonie différente, riche en bénéfices pour les utilisateurs. Et nous croyons bien évidemment en notre succès !
R&T : Quelles solutions sont aujourd'hui disponibles ?
K. A. : Exchange 2007 est disponible depuis décembre 2006. Certaines briques de Live Communications Server sont aujourd'hui disponibles, telles la présence et l'IAM. L'offre, rebaptisée Office Communications Server, sera totalement disponible en septembre avec toutes ses composantes : VoIP, conférence, IM, présence...
R&T : Comment allez-vous adresser les canaux de distribution ?
K. A. : Nous allons évidemment travailler avec les installateurs et intégrateurs de solutions PBX qui commercialisent du Cisco, de l'Avaya, du Nortel, du Siemens... Nous allons plus particulièrement viser ceux qui déploient déjà des solutions Microsoft dans la data. Nous allons les former à nos outils VoIP. Nous allons bien évidemment leur proposer un programme d'intéressement. Mais nous allons leur prouver que la plate-forme Microsoft apporte une réelle valeur ajoutée aux entreprises, et surtout une simplicité d'usage sans précédent. Nous travaillons dans ce sens avec Dimension Data, Orange Business Services...
R&T : Comment vous différenciez-vous de Cisco ?
K. A. : Microsoft place l'intelligence dans le soft, Cisco dans le réseau. C'est là toute la différence. Prenez par exemple l'application de "présence". La fonctionnalité existe aussi chez Cisco ; mais, chez nous, elle est très intégrée dans Office. Elle peut être utilisée dans Word, Excel, Sharepoint... Nous avons des modèles d'applications bien distincts face à Cisco.
R&T : L'alliance avec Nortel donne-t-elle du concret ?
K. A. : Bien sûr ! Nous avons une R&D commune, une stratégie marketing et commerciale associée et des démarches communes sur la distribution et l'intégration. Les ingénieurs de Nortel ont rejoint notre roadmap. Nous joignons nos forces. Ils apportent certaines briques technologiques qui nous manquaient. Grâce à l'alliance de Nortel et de LG, nous allons même pouvoir intégrer nos solutions dans des postes IP. Certes, nous avons des partenariats avec d'autres constructeurs, comme Mitel ou Cisco, mais l'alliance avec Nortel est bien plus étroite.
R&T : Nortel, Cisco, Mitel : êtes-vous concurrents ou partenaires ?
K. A. : En tant que nouvel entrant, nous souhaitons donner le choix à nos clients. Ils peuvent mixer les solutions. Ils peuvent prendre du Microsoft et du Cisco ou bien du 100 % Microsoft. L'objectif est d'être totalement interopérable pour laisser le choix au client.
R&T : Craignez-vous la concurrence des solutions Open Source, tel Asterisk ?
K. A. Non ! Notre réel concurrent s'appelle plutôt Google. Il y a dix ans, Google était une société de conférence web. Ils ont peu à peu rajouté des briques qui mènent à grand pas vers des solutions de communications unifiées. Ils montent sérieusement en puissance.