Thomas Reynaud
Directeur Financier et directeur du développement d'Iliad, maison mère de Free
"Nous allons payer un prix très raisonnable pour Alice"
Réseaux et télécoms : 800 millions d'euros pour acquérir Alice, c'est cher. D'autant que vous aviez dit que cet opérateur ne valait pas plus de 650 millions d'euros ?
Thomas Reynaud : Dans notre communiqué, nous précisons que 800 millions d'euros est un prix maximum. Si l'on tient compte des clauses d'ajustement et des déficits fiscaux reportables, nous allons payer un prix très raisonnable pour cet actif.
Réseaux et télécoms : Vous reprenez votre place de numéro deux français de l'ADSL. Mais comment à long terme, allez vous concurrencer Orange et Neuf-SFR alors qu'il vous manque l'activité mobile ?
Thomas Reynaud : D'une part le mobile et le fixe sont deux marchés radicalement différents. D'autre part, nous souhaitons entrer sur le marché du mobile non pas pour des raisons de convergence mais parce que le mobile représente une opportunité en soi. Nous avons tout ce qu'il faut pour réussir sur ce marché : la marque, le réseau fédérateur (le backbone), la base d'abonnés et les compétences en gestion de parc. En fait, il ne nous manque que l'autorisation administrative.
Réseaux et télécoms : Financièrement, allez-vous pouvoir mener trois grands projets de front : l'acquisition d'Alice, le déploiement de la fibre optique et le mobile ?
Thomas Reynaud : Nos projets s'inscrivent dans la durée. Notre déploiement de la fibre est autofinancé à 100% et il ne s'agit pas de débourser un milliard d'euros d'un seul coup. Pour Alice, nous prévoyons un remboursement assez rapide grâce notamment aux déficits fiscaux reportables. Quant au mobile, c'est aussi un investissement sur plusieurs années. Qui aurait pu prévoir en 2002 que nous dépenserions un milliard d'euros en six ans sur le dégroupage !