Maxime Lombardini
Directeur général d'Iliad
France Télécom ne joue pas le jeu de la concurrence dans la fibre optique.
Réseaux et télécoms : Où en est Free dans son déploiement de la fibre optique ?
Maxime Lombardini : Sur Paris, ça se passe bien. Nous maintenons notre objectif de desservir 70% de la population parisienne pour le deuxième semestre de 2009. En ce qui concerne la région parisienne et la Province, c'est un peu plus compliqué car près d'un an après avoir déposé une plainte devant le Conseil de la Concurrence contre France Télécom, l'offre de « fourreau » n'est toujours pas opérationnelle. Et contrairement à ce que dit Louis-Pierre Wenes (NDLR : le directeur général d'Orange), il n'est possible de déployer de la fibre optique en passant par les égouts que sur Paris.
Réseaux et télécoms : Mais dans le Figaro du 21 mai dernier, Louis-Pierre Wenes, d'Orange, prétend que l'offre de fourreau est disponible ?
Maxime Lombardini : Il faut finaliser les règles d'ingénierie pour qu'elles ne discriminent pas les opérateurs alternatifs. Et, surtout, il faut permettre à tous les opérateurs d'arriver simultanément sur une zone s'ils le souhaitent, ce qui suppose des études simultanées de disponibilité des fourreaux. Aujourd'hui, France Télécom sait tout de nos déploiements qui utilisent les fourreaux et peut utiliser nos travaux d'étude. Est-ce cela une juste concurrence ?
Réseaux et télécoms : Louis Pierre Wenes, d'Orange, vous reproche également de ne pas vouloir réaliser les tests de mutualisation et de vouloir profiter des investissements de France Télécom ?
Maxime Lombardini : Nous ne voulons faire des expérimentations que si les principes généraux sont clairs : où est le point de mutualisation ? Comment nous informons nous sur les immeubles signés ? Etc ...Sinon il ne s'agit que d'un blanc seing donné à la solution technique choisie par France Télécom qui ne permet pas aux autres opérateurs de se raccorder dans des conditions acceptables.
Réseaux et télécoms : Malgré tout, êtes vous optimiste ?
Maxime Lombardini : Oui car les choses vont s'arranger. Avec l'appui de l'Arcep et du Conseil de la Concurrence, la situation va évoluer dans le bon sens.
Réseaux et télécoms : Les rumeurs disent que Numéricâble aurait proposé près de 800 millions d'euros pour acquérir Alice. Où en êtes-vous sur ce dossier ?
Maxime Lombardini : Je n'ai pas de commentaires à faire sur cette transaction.