Xavier Niel veut jouer un rôle actif dans Telecom Italia
Le dossier Telecom Italia suscite beaucoup d'interrogations, deux grands investisseurs français étant montés rapidement au capital de l'opérateur italien. Il reste à connaître leurs intentions réelles, le potentiel de cet opérateur et la réaction des italiens forcément protectionnistes pour un tel actif.
Nouveauté de taille dans le dossier Télécom Italia, les intentions de Xavier Niel sont dévoilées, du moins une première partie. La Consob, l'autorité locale des marchés financiers a reçu de sa part un document présentant ses intentions, il fait de cette participation un investissement stratégique, et veut entrer au conseil d'administration, discuter avec d'autres actionnaires.
Un conseil d'administration doit effectivement se tenir le 15 décembre. Vivendi aurait actuellement un peu plus de 20% du capital, ce serait le 1er actionnaire, Xavier Niel via sa holding personnelle NJJ (basée à Monaco et détenant Monaco Télécom et Salt en Suisse) un peu plus de 15%. Dernier arrivé, JP Morgan serait aux alentours de 10%. Nul ne sait si ces trois, ou deux d'entre eux, se sont concertés, au sens financier du terme, pour investir ainsi.
Bolloré se sent prémuni
En Italie, cet activisme sur l'un des fleurons nationaux provoque des remous. Des investisseurs institutionnels s'opposent ouvertement à Vivendi, alors que Vincent Bolloré connaît parfaitement depuis 30 ans le capitalisme italien et se sent prémuni contre ce genre de réaction. Telecom Italia a connu une vie mouvementée, avec plusieurs changements d'actionnaires depuis sa création en 1994. Il est également très implanté en Amérique latine, après s'être séparé de sa filiale argentine, il détient Tim Brasil, principal rival d'Oi, le n°1 local. Mais les dernières rumeurs lui font vendre sa filiale brésilienne.
Autre incertitude de taille, nul ne connaît les raisons des investisseurs français, Vivendi cherche peut être un autre point d'ancrage réseaux / contenus dans un autre pays d'Europe. Les intentions de Xavier Niel sont plus discrètes, mais prendre le contrôle et redresser Télécom Italia lui donnerait une position forte à côté de la Suisse où il est n°3. Des participations faites à titre personnel. Altice a renoncé, n'ayant plus les moyens de ce type d'ambitions, quant à Orange il a aligné plusieurs démentis, ce qui ne signifie pas toujours un « non » définitif.
En photo : Xavier Niel poursuit, via sa holding personnelle, ses investissements à l'international