Xavier Niel cherche des alliés pour financer le rachat de T-Mobile
Jamais un opérateur télécoms français n'avait tenté le rachat d'un homologue de cette taille aux Etats-Unis. En mettant 15 milliards de dollars sur la table fin juillet, Xavier Niel s'est à nouveau distingué de ses homologues hexagonaux.
Le projet de rachat de T-Mobile, 4ème opérateur mobile aux Etats-Unis, par le français Iliad a été retoqué par l'actionnaire principal de T-Mobile, l'allemand Deutsche Telekom le 7 août une semaine seulement après l'offre de Xavier Niel. L'allemend trouvait le montant de l'offre du français insuffisante. Depuis, Xavier Niel a pris son bâton de pèlerin pour séduire de grands noms de la high tech américaine qui pourraient l'épauler. Ils sont nombreux à vouloir l'aider, pour des raisons très simples : la volonté de garder quatre opérateurs aux Etats-Unis. Comme en France, le risque de concentration est redouté. Le rachat de T-Mobile par un des géants américains (AT&T, Verizon ou Sprint) ne ferait que restreindre la concurrence et renchérir les prix que les grands acteurs de la hight tech jugent déjà trop élevés.
Xavier Niel s'est donc rendu aux Etats-Unis pour solliciter lui-même de nouveaux investisseurs. Aucune confirmation n'a pu être obtenue, mais les réseaux sociaux ont fait état de son passage chez Facebook et d'un entretien avec Marc Zuckerberg himself. Des rumeurs, venus du quotidien grand public The New York Post, mentionnent un intérêt de Google pour une alliance avec Free, voire de Microsoft.
Dish, allié ou adversaire ?
Ces noms, pour spectaculaires qu'ils soient, n'effacent pas d'autres partenaires potentiels, les câblo-opérateurs Dish Networks, Cox Communication ou Charter Communications. Des noms cités par l'agence Reuters. Dish serait à la fois un partenaire industriel et un financier potentiel pour Iliad mais aussi un adversaire. Le patron de Dish, Charles Ergen, n'a pas démenti son intérêt propre, en solo, pour Sprint, le câblo dispose de fréquences non utilisées et cherche des débouchés dans les mobiles. Un rapprochement avec T-Mobile serait bienvenu.
D'autres partenaires potentiels se trouveraient dans le monde de la finance. Des fonds aussi diffé-rents qu'Ontario teachers pension plan ou le singapourien GIC (The Government of Singapore In-vestment Corporation) ont été cités comme partenaires financiers ' Iliad. Ce ne serait évidement plus le même projet, Iliad aurait avec eux des investisseurs soucieux de retour sur investissement réguliers mais sans entrer dans les décisions industrielles, ce qui seraient évidemment moins le cas avec Dish.
Iliad cherche donc des partenaires outre-atlantique. Il dispose déjà d'un appui indirect, celui de la FCC le régulateur américain. Par la voix de son président Thom Wheeler il a souhaité que le marché américain garde quatre concurrents. Ce qui favorise Iliad, mais Deutsche Telekom peut tout aussi bien garder son investissement outre-atlantique. Lors de l'annonce de résultats semestriels mi-août, l'opérateur allemand ne s'est pas dévoilé. Il parle essentiellement de ses besoins d'investissements pour son réseau et peut être pour racheter un câblo-opérateur en Allemagne comme Primacom. La vente de T-Mobile reste encore dans le flou.
(photo : Bloomberg)