Windows OneCare, usine à scoop
Il bloque les fichiers Outlook, échoue aux tests du Virus Bulletin, laisse passer quelques infections et reste aveugle à certains spywares*. Et de l'avis même de certains techniciens Microsoft, le logiciel n'aurait « jamais du sortir », et d'ajouter que « la sécurité n'est qu'une petite activité chez Microsoft ».
Si de telles paroles avaient été proférées par Stephen Toulouse, la face du monde en eut été changée. Mais ces propos, rapportés par un confrère de ZD Net UK, émeut le monde de la sécurité, et plus particulièrement David Graham, le binôme deDavid Maynor. Deux personnes que l'on peut difficilement taxer de « promicrosoftisme primaire ».
Nos éminents confrères de ZDNet ont-ils succombé à un excès de populisme, si pratique en matière d'audimat webesque ? Les procédés utilisés -notamment interroger un « crosoftie's » n'appartenant pas directement à la cellule sécurité- soulève-t-il un point d'éthique ? Peut-être. Probablement même. Mais cette réaction n'est jamais que le reflet d'une inquiétude inavouée qui empoisonne l'ensemble des professionnels de la sécurité : L'éditeur Microsoft, dont les actions hégémoniques ne sont plus à démontrer, peut-il ou non envahir le secteur de la défense périmétrique alors qu'il est directement le premier vecteur de provocation des malwares et exploits ? La sécurité chez Microsoft est-elle un sous-produit de l'imperfection de ses propres productions, tout comme le souffre est un sous-produit du gaz de Lacq ? La logique industrielle se heurte elle aussi à une question éthique. Cette façon de « faire de la sécurité un poste de profit » -vieille rengaine des passionnés de R.O.I. sécu- chiffonne les clients. A cette question, nul spécialiste de la protection ou du développement ne peut répondre. C'est là une décision politique, une stratégie dépendant directement de l'expertise des « Chief Communication Officers » de la multinationale. Tout comme le fait remarquer Graham, la réponse de Microsoft risque d'être très intéressante. Elle sera à la mesure de son intelligence diplomatique.
*Ndlc, Note de la Correctrice : et aveugle également à Vista 64 bits. Remarquons que cette édition 64 bits, indissociable de son fameux « Patchguard », pose des problèmes à d'autres éditeurs d'A.V.... de cette manière, tout le monde est placé sur le même plan. A moins que l'incapacité de OneCare à tourner sur architecture 64 bits ne soit que la conséquence d'une subtile manoeuvre diplomatique.