Wearable : un vrai marché pour les télécoms ou un simple effet de mode ?
Deux études signées Vanson Bourne mettent au clair l'impact des technologies wearable en entreprise et leur sécurité. Au-delà du battage médiatique, ont-elles une chance de s'imposer, en particulier contre les Smartphones, et dans de bonnes conditions de sécurité ?
Vanson Bourne a interrogé un millier de consommateurs du Royaume-Uni. Un sur dix a déjà utilisé une technologie portable (wearable technology). Neuf sur dix de ces consommateurs utilisant leur smart-phone au quotidien sont portés vers les wearables. Un tiers d'entre eux s'affirment prêts à dépenser pour des wearables dans les deux ans à venir. Pour le cabinet d'études, très optimiste « c'est une forme de pression » mise sur les acteurs de ce marché émergent.
L'âge du consommateur est un facteur déterminant, ce type de technologie étant plus particulièrement adoptable dans la tranche des 26-35 ans. Le revenu entre aussi en ligne de compte. Actuellement, les plus populaires des technologies wearable sont la montre connectée (58%) et le bracelet (47%). Un tiers des hommes et un quart des femmes ont l'intention d'acheter une montre connectée dans les deux prochaines années.
Les répondants sont à la fois intéressés et prudents
Bonne nouvelle, pour les propriétaires actuels de wearables, 9 sur 10 expliquent que leur wearable est important dans leur vie quotidienne, un sur deux explique qu'il est « très important ». La possibilité d'effectuer des tâches multiples est la principale qualité retenue. Pour les ¾ d'entre eux la possibilité de se connecter à Internet est importante, « très importante » pour 17%. En fait, les répondants sont à la fois intéressés et prudents ! 45% estiment que les wearables aideront à organiser leur vie quotidienne, 44% s'attendent à des recherches internet plus rapides. Les deux cinquième des 18-25 ans, voient dans les wearables un moyen de mieux se divertir.
Toutefois, note Vanson Bourne, « malgré une couverture médiatique importante et en hausse, il est surprenant qu'une légère majorité des répondants voient les wearable comme un effet de mode ». Google n'a pas l'air très engagé sur le sujet. Près de la moitié des répondants estiment que leur smartphone rend déjà de grands services. Le wearable aura-t-il besoin pour s'imposer de battre le smartphone à son propre jeu ?
6 sur 10 s'inquiètent de la facilité à être espionné
Les ¾ des consommateurs interrogés se préoccupent surtout de la sécurité des données. 40% d'entre eux ne sont pas rassurés par leur stockage dans le cloud. 6 sur 10 s'inquiètent de la facilité à être espionné. Début mars, Trend Micro présentait d'ailleurs une étude sur les wearables, menée également par Vanson Bourne (*). Elle comprenait à la fois des aspects sécurité, logique avec Trend Micro, mais aussi des données sur le marché français.
D'après cette étude, les collaborateurs amèneraient déjà des wearable devices sur leur lieu de travail dans plus de 9 entreprises françaises sur 10. Une tendance qui est attendue à la hausse sur les 12 prochains mois par deux tiers des responsables informatiques. Dans 86 % des cas, l'utilisation de tels dispositifs est encouragée par l'entreprise. Ces programmes, note l'étude, ont principalement vocation à augmenter le bien-être au travail (54 %) et à améliorer la productivité des collaborateurs (51 %). Plus de la moitié sont également mis en place à la demande des assureurs (52 %). Il s'agit avant tout de trackers d'activités, comme les bracelets Fitbit ou Nike+ FuelBand, et les montres connectées.
Les wearable se surajoutent au ByOD
La sécurité est l'une des grandes préoccupations des responsables informatiques sur ces nouveaux terminaux. 2/3 des répondants s'inquiètent pour les usages les plus courants : accès aux réseaux sociaux et aux boîtes mails personnelles. Dans 59% des cas l'entreprise les autorise. Mais près d'un quart des responsables informatiques avouent que leur entreprise a déjà été victime d'une faille de sécurité provenant d'un équipement mobile personnel. « Malgré ces constats, note Trend Micro, moins de la moitié des responsables informatiques (47 %) s'inquiètent d'une éventuelle multiplication des wearable devices sur le lieu de travail ».
Ils ont déjà mis en place des mesures de sécurité comme : les sandbox, les codes d'accès, l'effacement ou le blocage à distance. « En moyenne, les entreprises françaises dépensent déjà plus de 6 000 euros par mois pour assurer le chiffrement de leurs données et prévenir les fuites de données ». Pour les wearables, les responsables informatiques interrogés souhaitent un encadrement plus fort, ne serait-ce qu'en étendant la sécurité déjà mise en place pour le ByOD. Un quart d'entre eux voudrait les refondre.
(*) Cette étude a été menée par le cabinet Vanson Bourne en novembre 2014 auprès de 800 responsables informatiques dans le monde, dont 100 personnes en France, au sein d'entreprises de plus de 500 personnes.
Pays étudiés : Allemagne, Benelux, Danemark, Finlande, France, Italie, Norvège, Royaume-Uni, Suède, Turquie et Moyen-Orient