Vous reprendrez bien un peu de parano pour la route ?
La Maison Blanche, secondée en cela par le DHS Department of Homeland Security, prévient les organismes financiers d'une probable cyber-attaque lancée par Al Quaïda. Une révélation signée Reuter. Histoire de remonter un peu le « ThreatCon Level » qui, depuis plusieurs mois, oscillait péniblement entre « vert tendre » et « jaune pâle ». Rappelons que ce même DHS publiait, il y a près d'un an, un livre blanc des menaces nationales, dans lequel l'apocalypse via Internet était classée dans les risques hautement improbables, statistiquement encore moins bien noté qu'un empoisonnement du Reservoir de L.A. à coup de LSD ou que la fabrication d'une bombinette atomique par un étudiant en première année de chimie. On imagine mal pourquoi une organisation terroriste perdrait du temps à percer les firewalls de la Brinks alors qu'il suffit de s'adresser à quelques spécialistes du vol d'identité. Deux ou trois dessous de table à quelques employés indélicats de Wachovia ou Bank of America, et le tour est joué. Résultats garantis, rapides, de qualité, opération dénuée de tout risque, les nombreuses affaires survenues depuis le début 2005 sont là pour nous le prouver. Ajoutons également que menacer la fière Amérique d'un Jihad numérique est déjà en soi un acte de guerre psychologique peu coûteux -un communiqué, de l'encre, 5 minutes de rédaction-, et qui rapporte gros en terme de mobilisation des « forces adverses ». Les vendeurs de firewalls se frottent les mains, les marchands d'algorithmes de chiffrement sabrent le champagne, les spécialistes de l'audit de sécurité jubilent en prévision des contrats à venir... Tout çà est bon pour le business et le renforcement de la position du DHS, un peu trop malmené par la presse Américaine ces derniers temps. Et si l'on y voyait pas malice, on pourrait même imaginer un instant une certaine alliance objective entre ... Non ! Tout de même pas !