Vodafone doit faire face à une baisse d'activités surtout en Europe

le 18/11/2013, par Didier Barathon, Opérateurs/FAI, 623 mots

Vodafone passait pour un prédateur potentiel en Europe, depuis qu'il a encaissé un chèque de 58,9 milliards de dollars de Verizon (*). Mais l'image se renverse, l'opérateur britannique annonce des résultats trimestriels faibles et fait figure de proie pour AT&T qui confirme son intérêt pour le vieux continent.

Vodafone doit faire face à une baisse d'activités surtout en Europe

Vodafone a annoncé ses résultats trimestriels. Sur le T2 2013 (T3 calendaire), le chiffre d'affaires organique des services a baissé de 4,9%. Il avait déjà baissé de 3,5% au 1er trimestre et de 4,2% sur le dernier trimestre de l'exercice précédent. Sur les six premiers mois de l'exercice fiscal, le CA a baissé de 3,2% à 22 milliards de livres. C'est donc une tendance longue qui se confirme. Vodafone est affecté d'une baisse de ses résultats organiques particulièrement sur le vieux continent. La baisse est de 4,9% en Europe du Nord et du centre, l'Europe du sud est même à -15,5%.

Sur le même sujetLes 5 raisons pour lesquelles le ByOD va secouer le support techniqueL'opérateur met en cause les pressions macro-économiques (la crise), règlementaires et concurrentielles.  En Europe du Nord et en Europe centrale, le CA organique de Vodafone a diminué de 3,9%, de 1,6% en excluant l'impact des réductions sur les terminaisons d'appel. Les trois principaux pays d'activité, Allemagne, Royaume-Uni et Pays Bas « sont restés sous pression », notamment du fait de la guerre des prix. L'Ebitda sur cette zone a diminué de 7,6% et la marge Ebitda de 1,4%.

L'Europe du sud est beaucoup plus mal en point, avec une chute de 14,9%, 10,6% hors impact de la diminution des terminaisons d'appel. Cette zone conjugue la faiblesse économique et la guerre des prix. L'Ebitda chute de 23%, la marge Ebitda de 4,1 points.  Ces résultats décevants ont été anticipés affirme Vittorio Colao (en photo), directeur général de l'opérateur.

8,3 milliards d'euros d'investissement

La société s'est également déployée par croissance externe. Elle a racheté Kabel Deutschland au mois d'octobre, et fini l'intégration de Cable and Wireless Worldwide. La société veut donc se renforcer en Europe. Et pas seulement par croissance externe, elle affirme avoir déployé la 4G dans 14 pays. Vodafone  a également annoncé des investissements pour un montant total de 7 milliards de livres  soit 8,3 milliards d'euros. Un plan qui court jusqu'en mars 2016. Il sera financé par les produits de la cession des 45% dans Verizon Wireless.

L'opérateur a défini un plan « Vodafone 2015 » fin 2012. Malgré les résultats trimestriels décevants ce plan est maintenu. Les ventes de smartphones vont augmenter et le trafic de données va fortement progresser, voilà pour le marché des particuliers. Pour les entreprises, Vodafone a créé une division nouvelle en début d'année pour consolider ses acquisitions sur ce segment de clientèle. Elle se développe également par trois moyens : Vodafone global enterprise pour les grands comptes, Vodafone one net pour les communications unifiées dans les PME, et avec le M2M.

Réorganisation de l'Europe

La société insiste sur sa volonté d'investir massivement dans les réseaux de données à grande vitesse, HSPA+ et 4G, et dans les communications unifiées. Elle adapte également ses structures, 8700 personnes travaillent dans les centres de services pour gérer les réseaux. L'opérateur s'est également réorganisé en Europe, le nord le centre et le sud, forment une seule région Europe, la Turquie rejoignant la zone Asie-Pacifique. Une direction commerciale unique gère les offres entreprises ou grand public.

Le chiffre d'affaires devrait baisser encore en 2014, mais les marges seront stabilisées, grâce aux efforts de réorganisation et d'économies de l'opérateur. Vodafone vit une mutation interne et semble sûr de sa stratégie, loin des analyses externes rapides qui lui prêtent uniquement des ambitions de croissance externe. Comble des paradoxes, tous les pays d'Europe le voient acquérir des opérateurs, mais AT&T affirme de son côté avoir des ambitions de croissance externe en Europe et se montre intéressé par Vodafone.

(*) Les 45% détenues par l'anglais dans l'opérateur américain lui ont rapporté 130 milliards de dollars, 58,9 milliards seront payés en numéraire, 60,2 milliards en actions Verizon et 11 milliards sous d'autres formes.

 

 

 

 

 

 

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