Vivendi surpaie un opérateur brésilien sans raison apparente

le 17/11/2009, par EuroTMT, Opérateurs/FAI, 545 mots

Le groupe de communications français Vivendi vient de surpayer un petit opérateur haut débit brésilien GVT, valorisé à hauteur de 2,9 milliards d'euros. Les analystes ne s'expliquent pas cette opération.

(Source EuroTMT ) C'est peu dire que Vivendi déconcerte les analystes financiers et les investisseurs. Il a publié des comptes trimestriels mitigés malgré les bonnes performances financières de ses filiales SFR et Canal +. Et de plus, le groupe de communications a annoncé, vendredi 13 novembre, le rachat de la majorité des actions de l'opérateur brésilien GVT et le lancement d'une OPA sur le solde du capital. Un scénario auquel ne croyaient pas, il y a encore quelques jours, les analystes, d'autant que Vivendi était confronté à une contre-offre lancée par Telefonica, qui semblait bien mieux armé pour acquérir le petit opérateur haut débit en étant déjà présent au Brésil dans la téléphonie mobile. En mariant GVT avec sa filiale mobile, Telefonica pouvait mettre en place des synergies, lui permettant de surpayer l'opérateur brésilien. Début novembre, il avait d'ailleurs relevé son offre et les analystes considéraient que Vivendi n'avait pas les moyens de s'aligner. Mais en surenchérissant d'un tiers son offre de rachat, Vivendi a convaincu les actionnaires fondateurs de GVT de lui vendre leurs actions. Lundi, la réaction des investisseurs ne s'est donc pas faite attendre : le cours du titre Vivendi était en baisse, en cours de séance, de 2,6 %. Les analystes n'hésitaient pas à se montrer très critiques. Compte tenu du prix élevé payé par Vivendi (l'opération valorise GVT à 2,9 milliards d'euros, soit plus de 9 fois l'Ebitda prévu en 2010, contre un ratio moyen de 4,9), « le groupe aura énormément de mal à convaincre de la rationalité financière de cette opération » soulignait un analyste. Et pour ce dernier, ce rachat met aussi à mal l'image de discipline financière que s'était construite le groupe depuis quelques années. Ainsi, durant l'été, les analystes financiers avaient apprécié la décision de Vivendi ne pas relever son offre pour acquérir les activités africaines de Zain, alors que ces activités pouvaient permettre au groupe français et à sa filiale Maroc Telecom de devenir un acteur de poids dans la téléphonie mobile en Afrique. Certes, le groupe français pourra toujours souligner que le coût de cette acquisition est largement supportable, d'autant qu'il peut espérer sortir du capital de NBC à l'occasion de l'entrée au tour de table de Comcast : ses 20 % dans le groupe audiovisuel américain sont valorisés autour de 3,6 milliards d'euros. Mais les analystes pouvaient espérer une autre utilisation de ces fonds : le rachat des actionnaires minoritaires du groupe Canal + (comme Lagardère), un dividende exceptionnel, etc... De plus, l'entrée de Vivendi sur le marché brésilien des télécoms est, pour le moment, incomprise. Le groupe français justifie l'opération par les qualités de GVT, qui connaît une forte croissance (de l'ordre de 30 %) dans un marché promis à un développement rapide. Mais l'absence de synergies évidentes avec les autres activités de télécommunications du groupe amène les analystes à s'interroger sur les véritables motivations de l'opération. D'autant que, compte tenu du prix payé, ce n'est même pas un bon coup financier. Comme la notice de l'offre publique d'achat n'est pas encore disponible, des analystes craignent aussi un renchérissement du prix final, dans le cas où des clauses de compléments de prix auraient été conclues avec les actionnaires fondateurs de GVT.

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