Visto, seul contre tous (Blackberry, Microsoft, Seven et Nokia)
La solution d'emails push de Visto est actuellement mise en exergue dans la solution Business Mail de SFR Entreprises. Thierry Marzin, Directeur Général de l'éditeur pour la France et le Benelux, nous explique en quoi la solution Visto se démarque de ses concurrents et comment elle a séduit le groupe Vodafone.
R&T : En quoi la solution Visto d'email-push est-elle différente de celles de vos concurrents, notamment de celle de Blackberry ? Thierry Marzin : Notre solution, comme les autres, permet de recevoir ses mails en temps réel sur son terminal mobile. Mais pas uniquement. Elle permet de recueillir tous types d'évènements, comme l'agenda ou les contacts. Elle est de plus totalement IP. L'abonné est connecté en permanence. Bien souvent, il reçoit ses mails sur son terminal afin de les voir arriver sur son PC. Il peut aussi renseigner ses contacts ou son calendrier. La modification est immédiate sur le serveur de l'entreprise. Nous commercialisons deux types de solutions. Une offre de messagerie hébergée, et une solution complète qui s'installe sur le serveur de l'entreprise. A la différence de Blackberry, notre offre n'est pas intrusive. Il n'y a aucun stockage de données à l'extérieur de l'entreprise. Blackberry fait du « caching », c'est en soit un aveu de stockage de données. Nous commercialisons notre solution uniquement à travers les opérateurs. Le client visto est quant à lui présent sur tous types de terminaux, qu'ils soient Microsoft, Symbian, Java ou Palm. RIM fait 70% de son chiffre avec les terminaux et n'a donc pas trop intérêt à pousser sa solution sur d'autres plateformes. De la même manière, Nokia a lancé sa solution suite au rachat d'Intellisync. Difficile pour eux d'être crédibles sur d'autres terminaux. Pour finir, la solution Microsoft adresse une cible très limitée. Il faut avoir Exchange Server 2003 SP2 et un terminal Windows. Cela concerne moins de 2% du marché. R&T : Vous étiez ou êtes en procès pour violation de brevets avec RIM Blackberry, Seven et Microsoft, pourquoi ? T.M. : Visto a déposé 25 brevets. Nous les défendons ! Nous avons fait un procès pour violation de brevet à Seven (Smartner, solution concurrente) que nous avons remporté. En effet, Seven nous plagiait de manière volontaire. De la même manière, nous poursuivons RIM et Microsoft. Ce dernier était auparavant un allié. Nos ingénieurs ont travaillé dans des équipes conjointes. D'un coup, ils ont stoppé toute collaboration pour lancer quelques mois plus tard leur propre solution. Pour finir, nous avons passé des accords avec NTP, qui a récemment obtenu gain de cause et trouvé un accord avec Blackberry. R&T : Vous comptez SFR comme client en France, comment l'avez-vous gagné ? T.M. : En 2004, nous avons répondu à un appel d'offres de Vodafone. Nous l'avons remporté. Nous avons signé un contrat avec Vodafone global en février 2005. La solution Visto est donc mise en oeuvre dans toutes les filiales du groupe. L'intérêt majeur pour l'opérateur est d'utiliser Visto en marque blanche. Il peut ainsi présenter le produit sous ses propres couleurs avec son logo. Nous customisons le produit avec eux. SFR va placer d'importants efforts commerciaux et marketing sur notre solution. R&T : Vous allez participer à ces efforts ? T.M. : Oui, nous allons les aider à développer les affaires à travers leur réseau de revendeurs. Nous allons porter la bonne parole ! Nous allons les former et les aider dans leurs installations. Cette approche ne concerne pas seulement les grands comptes et grosses PME, mais aussi tous les professionnels. R&T : Et les autres opérateurs ? Bouygues Télécom ? T.M. : Bouygues Télécom a choisi une solution Seven (smartner). Nous sommes présents chez une dizaine d'opérateurs dans le monde. Mais à lui seul Vodafone, nous ouvre bon nombre de filiales. Nous ouvrons un service avec Vodafone au Pays-Bas notamment, et nous allons sous peu lancer notre solution avec Proximus en Belgique. R&T : Comment évolue votre solution ? T.M. : Nous sortons la version 5.5 qui sera délivrée début juillet à SFR. Elle est plus ergonomique et permet d'avoir plusieurs boites mails. Nous avons d'autre part annoncé sur le salon 3GSM notre offre Worklife.freedom qui permet de développer des applications mobiles verticales. Nous faisons du push IP et par conséquent, sommes en mesure d'amener tous types d'informations sur le terminal client. R&T : Envisagez-vous de passer un accord spécifique avec un constructeur ? T.M. : C'est fait. Nous avons passé un accord avec un constructeur (ndlr : qui ne peut être mentionné) qui va intégrer la solution Visto en natif sur un terminal. L'utilisateur aura ainsi un client d'email push totalement intégré. Ce partenariat va nous permettre d'approcher des zones géographiques où nous ne sommes pas présents, comme l'Asie par exemple. R&T : Quelles sont les prochaines étapes importantes pour Visto ? T.M : Nous développons bien évidemment le parc d'abonnés. D'une centaine de millers, nous visons le million pour la fin 2007. Afin d'accélérer notre développement commercial, nous allons procéder à une levée de fonds d'ici à cet été. Nous souhaitons lever 100 millions de dollars. Visto vise l'introduction en Bourse pour dans deux ans.