Ville de Lorient : précurseur sur la VoIP
Depuis 2004, la ville de Lorient a migré une partie de sa téléphonie en VoIP. Rares sont les entreprises et collectivités qui affichent un retour d'expérience aussi significatif. Dominique Truy, Directeur Général Adjoint des services de la ville et Alain Vannier, Directeur des Systèmes d'Information et la téléphonie, témoignent.
R&T : Pourquoi la ville de Lorient fut-elle précurseur sur la VoIP ? Dominique Truy : De longue date, lés élus encouragent le développement des NTIC pour leurs besoins propres et dans leurs relations avec les citoyens. Ainsi, la ville a engagé dès 1998 des démarches pour s'équiper en haut-débit. Nous avons développé notre propre réseau en fibre optique. Le projet est bien antérieur à Mégalis, réseau haut débit régional auquel nous sommes interconnectés. En 2001, nous avons lancé une consultation pour changer nos vieux PABX et les interconnecter à travers ce réseau. A l'époque, nous avions retenu Alcatel qui nous proposait déjà un peu d'IP. Fin 2003, ils sont revenus vers nous pour nous faire tester leur solution OmniPCX entreprises. Nous avons sauté sur l'occasion, poussé par les bénéfices attendus de la ToIP, à savoir faire transiter voix et données sur un seul et même réseau. Un seul câble, une seule prise, un seul technicien pour la téléphonie et l'informatique, le schéma est séduisant ! R&T : Quelle architecture avez-vous mis en place ? Alain Vannier : Auparavant nous avions un parc d'autocoms trè hétérogène, allant du JS au Matra. Nous avons installés 9 Alcatel OmniPCX. Ces PABX sont équipés de cartes IP et placés en réseau via la fibre optique déployée sur la ville. Nous comptabilisons même un site raccordé en Wifi. Nous avons mis de l'IP là où il y avait un vrai besoin, les autres sites sont toujours en commuté. Sur un total d'environ 900 postes, nous avons 80 postes IP touch déployés sur six sites principaux (grand théâtre, médiathèque, centre technique municipal, centre de formation des apprentis, école nationale de musique, tri sélectif). Seuls 4 d'entres-eux sont à 100% IP, les autres sont mixtes. La Téléphonie Centrale s'est quant à elle chargée de l'intégration. R&T : Avez-vous rencontré des problèmes techniques ? A.V. : Lors de la mise en oeuvre, oui ! Il nous arrivait d'être coupés en communication. Maintenant, tout marche bien, la QoS est excellente. R&T : Quel fut l'investissement et quels gains réalisez-vous ? D.T. : A l'époque, l'enjeu était technique. L'enveloppe globale de renouvellement de nos PABX s'élevait à environ 300 000 euros. Nous avons tout de suite gagné en économies de câblages et en souplesse d'installation des postes. Par contre sur le développement des services, on attend toujours... Nous espérions autre chose. R&T : C'est à dire ? D.T. : A l'époque, la messagerie unifiée promise n'était pas disponible, il faudrait qu'on se ré-examine la question. Nous avons un peu tardé sur le sujet. D'une manière générale, nous devons trouver des synergies avec Alcatel afin d'utiliser la ToIP de manière plus rationnelle. Par exemple, les appelants pourraient être immédiatement identifiés et leurs fiches de renseignements remontées. La visio pourrait être aussi déployée, pour nous apporter plus de confort de communication. Il y a encore beaucoup à faire. Je ne suis pas technicien mais j'ai du mal à comprendre d'avoir un PC, un poste IP et un PDA sur mon bureau sans y trouver de synergies. Il y en a un de trop... R&T : Comment va évoluer le réseau ? D.T. : Comme je le disais, nous allons clairement évoluer sur les services à valeur ajoutée. Nous ajouterons d'autre part d'autres sites selon nos besoins. Nous étudions aussi la possibilité de raccorder certains sites atomisés à travers la Neuf Box, opérateur chez lequel nous transitons actuellement pour les communications sortantes. Ensuite, nous étudierons sans doute les offres IP Centrex des opérateurs lors de prochaines mises en concurrence.