Ville de Chelles : la VoIP infogérée
La ville de Chelles (Seine et Marne) a troqué son vieux PABX contre un solution d'IPBX en réseau. René-Yves Labranche, Directeur des Technologies de l'Information, nous explique comment il a réduit ses coûts et gagné en nouvelles fonctionalités.
R&T : Pourquoi vous êtes vous lancé dans un projet de VoIP ? R.Y.L : Le Projet est né en 2002 d'une ferme volonté de moderniser nos équipements. A l'époque, nous n'avions pas les équipes pour mener à bien cette migration. Nous avons lancé un audit en 2003, sur l'hôtel de ville et les sites secondaires, qui a confirmé la vétusté importante de notre Opus 300 Alcatel (300 postes sur le site principal). Nous avons alors lancé dès 2004 une consultation afin d'équiper la mairie et quatre sites principaux. R&T : Quels étaient les pré-requis de cette consultation ? R.Y.L : Nous voulions une solution infogérée. De plus, nous désirions nous engager sur la VoIP de manière peu risquée, d'où le service externalisé. C'était les deux pré-requis majeurs. Ensuite, nous demandions des postes opératrices, une messagerie unifiée, de pouvoir interconnecter nos sites en IP et de les gérer de manière centralisée. Nous avons donc contacté des infogéreurs et des intégrateurs, comme Amec Spie et Axians... au final, nous avons choisi ce dernier prestataire. R&T : Qu'avez-vous mis en place ? R-Y-L : Sur le site principal, nous avons installé un IBPX NeXspan L d'Aastra Matra. Sur les sites distants (Police Municipale, Centre Technique Municipal, pôle Seniors et bibliothèque G .Brassens), nous avons placé des IPBX NeXspan S. L'hôtel de ville, sécurisé et redondé, gère 140 postes IP et environ 160 postes commutés classiques. Les autres sites comptabilisent une trentaine de postes IP en moyenne. Ces sites sont interconnectés à travers notre propre backbone en fibre optique et certains, non desservis, sont raccordés en sdsl. Les débits varient de 2Mbps à 1 Gbps. Nous avons mis en place un VLAN pour distinguer le trafic données du trafic voix. Sur la partie services, nous avons installé la messagerie vocale et la messagerie unifiée. Cent cinquante utilisateurs sur PC peuvent ainsi envoyer/recevoir des faxs et consulter leurs messages en pièces jointes. Nous en avons profité pour consolider nos infrastructures et moderniser les copieurs. Ils sont numériques, multifonctions fax/scanner/imprimante. De plus, notre annuaire téléphonique est en ligne. Nous espérons pouvoir utiliser sous peu la fonction « remontée de fiches ». Nous avons installé d'autre part des passerelles GSM IP permettant de transformer les appels fixe-mobile en mobile-mobile, moins coûteux. Nous voulions installer des terminaux Wifi, c'est la seule chose qui n'a pas abouti. Les mobiles coûtent trois fois plus chers que des DECT. Nous avons donc choisi ces derniers. R&T : Quels furent les freins éventuels ? R-Y-L : Le frein fut essentiellement humain. Le personnel devait être formé et s'approprier le matériel. Il a eu globalement à appréhender beaucoup d'outils en même temps. Techniquement, nous avons connu des difficultés sur le calage du planning. Au début, les flux n'étaient pas priorisés. Nous avions une telle latence sur le réseau que nous avons du mettre en place un VLAN. Par contre, l'audit avait préconisé un changement de câblage. Nous l'avons conservé, et la qualité est pourtant excellente. R&T : Quel ROI constatez-vous ? R-Y-L : L'enveloppe budgétaire totale est de 70 000 euros/an en infogérance, comprenant la maintenance et l'intervention sur site. Nous n'avons pas réellement calculé le ROI. Mais nous économisons environ 25% grâce aux communications inter-sites devenues gratuites. De plus, le choix de l'infogérance nous a évité d'embaucher des techniciens supplémentaires R&T : envisagez-vous de raccorder d'autres sites plus petits en IP Centrex ? R-Y-L : Nous y songeons en effet. Nous avons encore 35 Pabx sur d'autres sites. Mais, bloqués par les procédures administratives de marché public, nous envisageons cette possibilité pour 2007. Nous n'avons pas de vision arrêtée sur le sujet, nous allons réaliser un audit cette année. D'une manière générale, que ce soit en informatique ou en téléphonie, l'infogérance va se généraliser.