Vers un Cloud intéropérable, local et qui étend l'informatique interne
A quoi va ressembler le Cloud dans cinq ans ? Lors d'une table ronde organisée le 9 juillet dernier,pour François Blanc de Valeo, Yannick Flegeau du Crédit Agricole, Gérard Garnier d'Orange et Stéphane Woillez d'IBM ont listé les faiblesses et les atouts du Cloud Computing.
L'avenir appartient au Cloud Computing. Selon Stéphane Woillez, architecte IT chez IBM, c'est sûr : « le cloud est d'avenir pour une raison simple : aujourd'hui les serveurs d'entreprise tournent à 20 %. Le Cloud permet d'améliorer leur utilisation ». C'est ce qu'il a affirmé le 9 juillet dernier lors d'une table ronde sur le thème : « Le Cloud Computing et ses impacts sur nos Organisations ». Une affirmation qui a fait réagir Francois Blanc, DSI Groupe de Valeo et qui tempère : « Les entreprises savent optimiser en interne, ou bien elles externalisent chez des outsourceurs traditionnels qui le font aussi ». Mais si le Cloud est bien une technologie d'avenir, à quoi ressemblera le marché ? Miguel Membrado, PDG du cabinet de conseil Kimind, a posé deux questions clés : d'une part, y aura-t-il plus de fournisseurs de Cloud, ou bien seulement quelques gros prestataires, et d'autre part, est-ce un risque aujourd'hui, que tous les fournisseurs soient américains ? En ce qui concerne la première interrogation, la réponse semble assez difficile à trouver pour les intervenants. Gérard Garnier, Vice Président IT d'Orange Business services, veut remarquer que « pour ce qui est de l'IaaS (Infrastructure-as-a-Service), les investissements sont lourds, et qu'il faut pouvoir les assumer sur la durée. ». Quant à la seconde interrogation, concernant l'origine géographique des fournisseurs de Cloud, les avis semblent plus tranchés : « Il est fondamental qu'il y ait des fournisseurs en Europe. » déclare Gérard Garnier d'Orange. Stéphane Woillez d'IBM, fait remarquer qu'il est normal que les gros acteurs soient américains, car « ce sont justement ces entreprises qui voulaient rentabiliser les 80 % de leurs serveurs qui ne servaient à rien. », mais il admet que « d'autres acteurs, peut-être plus locaux, apparaîtront. » Mais le Cloud pourrait bien être aussi freiné dans son expansion par certaines contraintes, dont l'interopérabilité. Il est en effet aujourd'hui assez compliqué de migrer une application d'un Cloud vers un autre. Pour Gérard Garnier, c'est « grâce à la normalisation » que cet écueil disparaitra. La remise en question du travail du DSI ou de l'architecte a aussi été abordée. Pour François Blanc de Valeo, il n'y a pas d'inquiétude à avoir de ce côté là :« Tous ces services, quelqu'un devra bien les choisir, mettre au point des workflows. » Alors, quel avenir peut-on imaginer pour le Cloud ? Pour Gérard Garnier, d'Orange Business Services, « il faudrait que le Cloud soit une simple extension d'un centre informatique interne. Mais pour cela, de nombreuses évolutions technologiques seront nécessaires. » Une autre application du Cloud pourrait concerner le télétravail. « Le télétravail commence effectivement à bouger, mais très doucement », remarque Yannick Flegeau, Architecte IT au Crédit Agricole. Il ajoute que dans le cas des gens qui sont obligés de rester chez eux [pour certains handicaps, par exemple], « la communication classique (téléphone, mail) n'est pas le problème, mais il faut une communication plus riche pour éviter que la personne ne se sente isolée. ». Ce que confirme François Blanc « Pour le télétravail, ce ne sont pas les systèmes d'informations qui posent problème ». Le télétravail serait l'avenir du Cloud à la façon des outils fournis par Google qui intègrent l'email, la messagerie instantanée, le partage de documents et la vidéoconférence sur IP.