Une « internationale » contre la cyberdélinquance
Deux cycles de conférences et de réunions de travail, étalées sur 4 jours, mobilisent actuellement à Strasbourg les parlementaires et fonctionnaires Européens. Tout a commencé avec une conférence qui s'est déroulée les 1 et 2 avril , conférence cherchant à justifier et accélérer des synergies entre les polices d'Europe et les FAI de toute la zone C.E.. Une union devant faciliter la chasse, en une seule action, des pédophiles, des terroristes, des racistes, des voleurs d'identité, des fraudeurs... une sorte de pudding désorganisé du crime organisé. Cette conférence était également éclairée des conseils d'organismes et entreprises réputées pour leur indépendance de points de vue, leurs opinions empreinte de rigueur et d'impartialité et leurs désintéressement confinant au sacerdoce : Microsoft, eBay, Symantec, McAfee... Ces journées sur la coopération contre la cybercriminalité sont certes d'une importance cruciale pour la sécurité des foyers. Mais l'on peut s'interroger sur la raison profonde qui a poussé les organisateurs à associer le terrorisme international, la contrefaçon, la pornographie infantile... à moins de chercher à édicter des « lois cadre » qui offriraient la possibilité de chasser le « copieur de MP3 » avec les mêmes outils et les mêmes procédés intrusifs que ceux destinés à poursuivre les poseurs de bombe. Suivent deux jours de réunion du comité sur la cybercriminalité -dénommé T-CY-, dont les travaux aboutissent généralement à des propositions concrètes et avis très écoutés. Les différents documents d'analyse et de prospectives publiés par le Conseil de l'Europe fourmillent d'idées, parfois bonnes, parfois légèrement Orwelliennes , telle les recommandations d'« Utilisation et contrôle des filtres internet pour exercer et jouir pleinement de la liberté d'expression et d'information ».