Un an après le rachat de Nokia, Microsoft n'a toujours pas de stratégie claire dans les mobiles
Leurs succès passés ne les aidaient pas à percer sur le marché des smartphones, Nokia et Mi-crosoft ont alors conclu un mariage de convenance. Un an plus tard, il est difficile de dire que l'acquisition par Microsoft de l'activité terminaux mobiles de Nokia a produit les résultats envi-sagés.
Après le rachat pour 7,2 milliards de dollars, des smartphones Lumia, et malgré son OS Win-dows Phone, Microsoft rencontre les mêmes obstacles. L'éditeur n'en est pas à jeter l'éponge et a bon espoir que son activité de téléphonie mobile rebondira à partir de Windows 10. Toutefois, le PDG Satya Nadella vient d'expliquer à l'occasion de la publication des résultats trimestriels, que les coûts liés aux terminaux doivent être réduits davantage, avant l'arrivée de Windows 10. Dans le même temps, Nadella a révélé que Microsoft a vendu plus de Lumia sur le trimestre qu'un an auparavant.
Beaucoup spéculent sur le fait que Nadella n'a jamais été un fan de l'accord, négocié par son prédécesseur Steve Ballmer. Il semble que le nouveau directeur général parie que l'acquisition pourrait quand même remplir ses objectifs et contribuer à faire de Microsoft un acteur crédible dans les OS mobiles et sur le marché des smartphones, en mesure même de tenir la dragée haute à des acteurs comme Apple, Google et Samsung.
Pourtant Microsoft ne vend pas encore assez de terminaux et trop peu de grands fabricants soutiennent son OS. Quant aux applications pour Windows Phone, elles sont en phase de ré-flexion chez la plupart des développeurs. Sur la partie matériels, Microsoft est axé sur le lancement de smartphones abordables, les modèles Lumia 430, 535, 640 et 640XL, qui coûtent entre 70 et 200 dollars sans abonnement.
Le segment bas de gamme croît plus vite que d'autres
Une stratégie logique sur le papier, car le segment bas de gamme croît plus vite que d'autres. En outre, les consommateurs dans les marchés émergents, ne cherchent pas les mêmes interfaces utilisateurs ni les mêmes éco-systèmes que leurs homologues aux États-Unis et en Europe occidentale. Mais la concurrence sur ce segment est féroce et Microsoft affronte une multitude de smartphones basés sur Android.
La part de marché mondiale de Windows Phone se trouve en dessous de 3%. Pour assurer l'avenir de l'OS, Microsoft a besoin d'augmenter sa part d'au moins 10%, selon Ben Wood, chef de la recherche chez CCS Insight. Mais il ne voit pas ce cap franchi dans les trois prochaines années. Pour augmenter de manière significative ses ventes de Windows Phone, Microsoft a besoin de signer avec de grands partenaires qui peuvent vendre des millions d'appareils par trimestre.
Windows 10 comprendra une interface utilisateur mise à jour et une foule d'applications amé-liorées, telles que le nouveau navigateur Spartan. Il fournit également une plus grande intégration entre les PC et les smartphones, y compris la capacité à adresser des notifications sur différents terminaux.
Obtenir Xiaomi comme référence
Le chinois Xiaomi a récemment annoncé que certains utilisateurs de ses smartphones basés sur Android pourront tester Windows Phone 10 en l'installant sur leurs téléphones. Obtenir Xiaomi comme référence serait une grande victoire pour Microsoft. La société est devenue un des plus grands fabricants de smartphones dans le monde, même si elle ne vend pas ses produits en Europe ou aux États-Unis. Samsung a lancé seulement deux appareils Windows Phone dans les deux dernières années et ne leur a pas donné le même support marketing qu'aux smartphones Android. Samsung refuse d'ailleurs d'indiquer quels sont ses plans pour Windows 10.
Un petit fournisseur sauve la mise de Windows Phone, c'est Blu Products, société basée en Floride, dont le PDG Samuel Ohev-Sion (en photo) est très critique après l'acquisition de Nokia, mais montre de grands espoirs pour Windows 10 et sa capacité à attirer plus d'utilisateurs et de développeurs. L'accord a surévalué les actifs de Nokia, précise-t-il, parce qu'il est devenu beaucoup plus facile de développer des smartphones. Et ne pas obtenir la marque Nokia précieuse dans le cadre de l'accord a été une faute.
Windows 10 va être une rupture, explique Ohev-Zion. Que ce soit sur l'interface, qui actuelle-ment désoriente, et dans une perspective de développement de logiciels. Avec Windows 10, les développeurs seront en mesure de construire des applications universelles pour PC, tablettes, pour la console de jeu Xbox et les smartphones. Le lancement de Windows 10 devrait être suivi par l'arrivée des premiers smartphones haut de gamme de Microsoft.