Turing, Intelligence Artificielle et Esclavagisme Réel

le 14/03/2008, par Marc Olanié, Actualités, 373 mots

Selon le magazine EETimes, les superordinateurs contemporains seraient à deux doigts de passer avec succès les tests de Turing. Et cela en grande partie grâce à une intelligence analytique faite de pur logiciel et baptisée Rascals, pour Rensselaer Advanced Synthetic Architecture for Living Systems. Passionnant domaine de recherche qui, un jour ou l'autre, nous amènera à nous interroger sur l'usage -moral ou immoral- de ces nouveaux algorithmes. Fariboles que tout çà ? Jamais un super-ordinateur ne saurait tomber entre les mains de pirates aussi noirs que cupides ? C'est là une simple question de motivation et de moyens. Rappelons simplement la préhistoire des « décodeurs TV pirates du bouquet Sky ». Fanfaronnant devant quelques millions de téléspectateurs, l'un des patrons de la chaine affirmait que « seule une personne possédant un supercalculateur de la taille d'un Cray One serait à même de casser la clef de chiffrement utilisée par les « set top boxes » de l'époque ». Las, par le plus grand des hasards, l'un de ces télespectateurs était, à ses moments perdus, Root de l'un des calculateurs installés dans une grande université Allemande. C'est ainsi que sont nées en partie les cartes « season ». Mais le contournement des tests de Turing, lorsqu'utilisé dans le cadre de filtres anti-robot, peut revêtir bien des aspects inattendus. Ainsi, en octobre dernier, Trend Micro dévoilait l'existence de mécanismes utilisant, à leur insu, des humains pour déchiffrer des verrous Captcha. Pas mal d'informatique, deux doigts de « social engineering », et le tour était joué. On peut, nous assure la revue Ha.ckers, fait appel à encore moins d'informatique et à beaucoup plus de facteur humain. Le silicium est plus coûteux que le travailleur asiatique, et nettement moins aisément remplaçable. Cette vision cynique, c'est celle de certains polluposteurs qui font assister leurs robots par des travailleurs Philippins : 1 $ pour 1000 codes Captchas lus et dactylographiés, 12 heures par jour, pour des personnes « sérieuses et motivées capables de dactylographier au moins à 65 mots par minute ». Salaire promis : 100 dollars, le fruit de 100 000 codes d'accès « crackés », des conditions de travail et des obligations de rendement qui ne sont pas éloignées de ces entreprises esclavagistes chinoises qui pratique le marché noir d'objets destinés aux mondes virtuels et autres jeux en réseau. Un Cray ou un Blue Gene coûtera toujours plus cher qu'une vie humaine.

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