Trop de terminaux embarqués n'ont pas de dispositifs de sécurité
Un grand test de sécurité mené par Eurecom et une Université allemande a permis de découvrir facilement des milliers de vulnérabilités sur des terminaux embarqués. Visiblement, les fabricants n'ont pas ou pas su mener les tests indispensables.
Une analyse portant sur des centaines de terminaux, routeurs, modems DSL, téléphones VoIP, caméras IP et d'autres dispositifs embarqués ont mis à jour des vulnérabilités à haut risque dans un nombre important d'entre eux, les fabricants pratiquent peu de tests de sécurité. L'étude a été réalisée par des chercheurs d'Eurecom en France et de l'Université de la Ruhr à Bochum en Allemagne. Celle-ci a construit une plate-forme automatisée capable de montrer les images des firmwares de les exécuter dans un environnement émulé et de démarrer les serveurs Web intégrés qui hébergent leurs interfaces de gestion.
Les chercheurs ont commencé avec une collection de 1.925 images de firmwares basées sur Linux pour les dispositifs embarqués de 54 fabricants, mais ils ont réussi seulement à démarrer le serveur Web sur 246 d'entre eux. Ils pensent pouvoir augmenter ce chiffre. L'objectif était d'effectuer une analyse de vulnérabilité dynamique sur les interfaces de gestion basées sur le Web en utilisant des outils de test de pénétration open-source. Résultat : 225 vulnérabilités à impact élevé étaient trouvées dans 46 images de firmware testées.
Plusieurs tests menés
Un test séparé a permis d'extraire le code de l'interface Web et celui de l'héberger sur un serveur générique de sorte qu'ils pourraient être testés par défaut sans émuler l'environnement réel du firmware. Ce test présentait des inconvénients, mais a réussi pour 515 paquets de firmware et a abouti à découvrir des failles de sécurité dans 307 d'entre eux. Les chercheurs ont également effectué une analyse statique avec un autre outil open-source contre le code PHP à partir d'images extraites du firmware de l'appareil. Résultat : 9046 vulnérabilités étaient découvertes dans 145 images.
Au total, en utilisant une analyse à la fois statique et dynamique les chercheurs ont trouvé des vulnérabilités importantes comme l'exécution de la commandes, l'injection SQL et le script cross-site dans les interfaces de gestion Web de 185 paquets de firmwares uniques, affectant les appareils à partir d'un quart des 54 fabricants.
Les chercheurs ont concentré leurs efforts sur le développement d'une méthode fiable pour les tests automatisés de forfaits de firmware, sans avoir accès aux dispositifs physiques correspondants, plutôt que sur la rigueur de l'analyse de vulnérabilité elle-même. Ils ne réussissent pas les examens manuels de code, utilisent une grande variété de numérisation des outils ou des tests pour défauts logiques avancées. Cela signifie que les résultats auxquels ils ont aboutis étaient vraiment facile à trouver pendant les essais de sécurité standard. Cela pose la question: pourquoi n'ont-ils pas été découverts et corrigés par les fabricants eux-mêmes ?
Le 2ème test de ce type
Il semblerait que les fabricants concernés, soit ne soumettent pas leurs codes pour les tests de sécurité, ou si ils l'ont fait, la qualité de l'essai était très pauvre, a déclaré Andrei Costin, l'un des chercheurs qui a mené l'étude. Il a présenté les conclusions lors de la conférence de sécurité DefCamp à Bucarest jeudi. C'était en fait le deuxième test effectué sur les images firmware à grande échelle. L'année dernière, certains de ces mêmes chercheurs ont développé des méthodes pour trouver automatiquement les portes dérobées et les questions de chiffrement dans un grand nombre de firmwares.
Au DefCamp, les participants ont été invités à essayer de pirater quatre dispositifs IoT. Les participants ont découvert deux vulnérabilités critiques. Un routeur D-Link haut de gamme a également été compromis par une vulnérabilité dans la version du firmware que le fabricant a livré avec l'appareil. Enfin, les participants ont également trouvé une vulnérabilité de plus faible impact dans un routeur de Mikrotik. Le seul appareil qui a survécu indemne était un Nest Cam.
Les détails concernant les vulnérabilités ne sont pas encore partagés publiquement, la firme de sécurité Bitdefender, a l'intention de les signaler aux fournisseurs concernés afin qu'ils puissent être corrigés.
En photo : le 8ème DefCamp pour l'Europe centrale et de l'est s'est tenu à Bucarest les 19 et 20 novembre.