Très peu de femmes ingénieurs dans le secteur des technologies de l'information
Les femmes ingénieurs ne sont que 13% dans le secteur des TIC. Elles représentent 17,4% de l'ensemble des ingénieurs. Aux Etats Unis, elles percent dans le secteur du développement durable.
En France, la proportion de femmes formées dans les écoles d'ingénieur n'augmente plus depuis cinq ans, alors qu'elle était en constante progression depuis plusieurs décennies (4,2% en 1964). C'est l'un des indicateurs, jugés préoccupants, que met en évidence l'étude 'Mutationnelles 09'. Cette radiographie de la situation des femmes ingénieurs et scientifiques en France, réalisée par le cabinet de conseil Global Contact pour Orange, s'appuie sur les enquêtes du Cnisf (conseil national des ingénieurs et scientifiques de France) et de Trendence (baromètre étudiants), ainsi que sur la base Eurostat de la Commission européenne. En 2007, les femmes ont représenté 24,4% du nombre de diplômés dans les écoles d'ingénieurs, contre 24,6% en 2003 (19,2% en 1991). Cette légère baisse s'est poursuivie en 2008. Aux Etats-Unis, le recul est plus marqué encore : entre 2003 et 2007, la proportion de femmes ayant obtenu un « bachelor » (nécessaire à l'obtention d'un master) dans le domaine de l'ingénierie est passé de 20,4% à 18,1%. L'an dernier, les femmes représentaient 17,4% de l'ensemble des ingénieurs en France : 118 000 sur 681 400 diplômés (dans l'Europe des 27, leur part oscille entre 15 et 16%). 62% d'entre elles ont moins de 35 ans, les femmes constituant 37% de l'ensemble des ingénieurs de moins de 30 ans. Leur origine sociale est similaire à celles des hommes ingénieurs. Dans les deux cas, relève l'étude, plus de 50% d'entre eux ont un père cadre supérieur avec, chez les femmes, une part plus importante de mères actives. Lorsque les femmes ingénieurs sont mariées (72%), elles ont dans 74% des cas un conjoint également ingénieur ou cadre. L'agronomie et la chimie sont les filières de spécialisation où les femmes ingénieurs sont le mieux représentées : 43% pour la première filière, 33% pour la deuxième. En revanche, les sciences et technologies de l'information et de la communication (STIC) figurent parmi les secteurs où les femmes ingénieurs sont les moins nombreuses en France : 13% seulement en 2007. On retrouve ces orientations dans différents pays développés. L'étude de Global Contact note par ailleurs une percée des filières liées à l'environnement et au développement durable. Aux Etats-Unis, dans ce secteur, la proportion de femmes ingénieurs atteint déjà 41%. A l'inverse, toujours outre-Atlantique, elles sont moins de 18% dans le secteur de l'informatique. L'écart se creuse davantage encore pour les STIC si l'on zoome sur celles qui ont moins de trente ans : elles ne sont que 12,5% à être intéressées par les technologies de l'information dans cette classe d'âge, contre 17,4% en moyenne. La tendance se confirme sur les jeunes générations. Citant le baromètre étudiants Trendence 2009, l'étude 'Mutationnelles 09' montre que les jeunes gens en écoles d'ingénieurs sont 13,1% à être attirés par le secteur SSII & Logiciels, tandis que les jeunes filles ne le sont qu'à 5,7%. Elles sont à l'inverse 28% à s'intéresser à l'énergie et à l'environnement, contre 21,6% de leurs collègues masculins. Les femmes ingénieurs dénichent plus vite un poste. Seules 4% d'entre elles étaient encore en recherche d'emploi au moment de l'enquête, contre 9,6% pour l'ensemble des ingénieurs. 32% des diplômées des promotions 2000 à 2008 ont été embauchées par l'entreprise où elles ont effectué leur stage ou leur apprentissage. Si les fonctions exercées apparaissent assez similaires entre hommes et femmes ingénieurs, ces dernières ne sont que 1,8% à se retrouver à la tête d'une direction générale (contre 8,4% des hommes) et elle sont moins représentées dans les systèmes d'information (16,2% contre 17,9%). Au contraire, elles sont plus fréquemment employées dans les services d'études, recherche et conception (37,6% contre 33% pour les hommes). Dans le domaine des nouvelles technologies, l'étude constate « une diminution significative de l'écart femmes/ensemble des ingénieurs dans le domaine d'Internet et multimédia », qui passe de -3% à -0,9%, et dans l'informatique de gestion où l'écart passe de 6% à 3,4%. Plus de la moitié des femmes ingénieurs animent une équipe et sont reconnues pour leur expertise technique, mais seules 32% exercent des responsabilités hiérarchiques. 45% d'entre elles travaillent dans le secteur tertiaire et 45% dans l'industrie. Sans surprise, elles sont en moyenne moins payées que leurs homologues masculins. En 2008, en France, rappelle l'étude, le salaire médian des ingénieurs diplômés ayant un statut de cadre était de 55 000 euros pour les hommes et de 42 871 euros pour les femmes. Le salaire moyen, lui, s'élevait à 64 550 euros pour eux et à 48 915 euros pour elles.