Très haut débit sur longue distance : Infinera veut séduire les opérateurs européens
Survivant de la bulle Internet de 2000, Infinera est un spécialiste de la transmission de données sur fibre optique, grâce à une puce photonique développée spécifiquement. Numéro un aux Etats-Unis, la start-up s'est récemment attaquée au marché européen où elle a déjà séduit de grands opérateurs.
(Source EuroTMT) C'est un drôle de camion qui en train de parcourir les routes de l'Europe. Après avoir tenté l'expérience aux Etats-Unis avec succès, Infinera, une start-up américaine spécialisée dans les systèmes de transmission sur fibre optique, a décidé de muscler sa présence sur le vieux continent en faisant circuler un camion de démonstration. L'an dernier, aux Etats-Unis, le camion de démonstration mobile à sillonné le pays pendant plus d'un an, parcourant ainsi des milliers de kilomètres. Une opération qui a rapporté au final quelques 20 millions de dollars de revenus l'an dernier. Du coup, pourquoi ne pas tenter le coup en Europe, s'est dit la direction d'Infinera. Un camion de démonstration qui sillonne les continents L'opération a démarré avec l'arrivée du printemps et le camion rebaptisé Infinera Express s'offre depuis un tour d'Europe pour présenter ses tout derniers systèmes de réseaux optiques numériques. Plusieurs arrêts sont prévus au Royaume-Uni, en Espagne, en France, en Allemagne, en Italie et au Benelux. Des étapes obligatoires car depuis quelques mois, la start-up souhaite augmenter ses ventes aux opérateurs télécoms européens. L'an dernier d'ailleurs, Deutsche Telekom et l'opérateur scandinave Telia-Sonera ont déjà signé tout comme les Grecs de Ote. Et en Italie, les discussions sont en cours avec les trois opérateurs de la téléphonie fixe, Telecom Italia, Fastweb et Wind. En France enfin, Infinera a signé avec Covage, fournisseur de réseaux très haut débit garantis pour les opérateurs locaux et agglomérations françaises, et avec l'hébergeur OVH, premier hébergeur en France. Infinera est en fait un survivant de l'explosion de la bulle Internet au début de la décennie. L'aventure de la puce d'Infinera a commencé en 2001. C'était l'époque de l'éclatement de la bulle Internet qui laissait derrière elle un cortège de faillites et de sociétés surendettées. Pourtant, la situation n'effraie pas David Welch, le co-fondateur de la start-up qui décide, au contraire, d'investir 300 millions de dollars sur trois ans pour développer des nouvelles technologies photoniques. En peu de temps, Infinera creuse son trou parmi les géants du secteur comme Alcatel-Lucent, Nortel, Ericsson. Aujourd'hui, la société occuperait selon le cabinet d'études britannique Ovum Ltd, 25 % du marché nord-américain dans le réseau optique. Débits records et consommation électronique réduite En parallèle, plusieurs contrats ont déjà été signés avec des opérateurs internationaux comme Interoute et Level3 qui gèrent les grands circuits continentaux de la Fibre. Mais Infinera a décidé de passer l'Atlantique pour s'emparer du marché européen. Alors pour montrer aux Européens ce que sa puce sait faire, la start-up a décidé d'en revenir au système des bonnes vieilles démonstrations comme pour les grattoirs à carottes dans les supermarchés. Aux Etats-Unis (où elle est le numéro un), ses systèmes réussissent à transmettre 1,6 Térabit/s grâce à l'utilisation des technologies Pic et des chip qui réduisent la consommation d'énergie et les besoins en terme d'espace. La puce photonique remplace les fonctionnalités de 50 composants électroniques. Une miniaturisation permettant de réduire la consommation électrique lors de la transmission de données via la fibre optique. Car au final, l'économie serait de 50 % par longueur d'onde de 10Gb/s par rapport aux systèmes optiques traditionnels. Et le rapport, de 80 % avec l'arrivée de la prochaine génération de systèmes optiques supportant 40 Gigabits/s par longueur d'onde. Un marché très concurrentiel Longtemps leader dans les équipements pour réseaux optiques, Alcatel-Lucent semble s'être fait doubler par Huawei à l'issue du premier trimestre 2009. L'équipementier chinois détiendrait une parte de marché de 23 %, légèrement supérieure à celle de son concurrent franco-américain, selon une étude du cabinet Infonetics Research. Au premier trimestre, les ventes auraient baissé de 22 % à 3,1 milliards de dollars, en raison de la baisse des investissements des opérateurs. Selon Infonetics, la croissance moyenne du secteur ressortirait à 8 % par an depuis 2002, Huawei enregistrant une rythme de progression plus rapide que ses concurrents.