Très haut débit : les RIP ont permis d'économiser 100 ME
Depuis 2004, les collectivités locales ont la possibilité de créer leurs propres réseaux haut débit, les RIP (Réseaux d'initiative publique). Une première génération s'est mise en place, une autre arrive, pour déployer le plan France Très haut débit lancé par les pouvoirs publics.
L'Avicca (Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l'audiovisuel) tient aujourd'hui et demain la 9èmeédition de son colloque «Territoires et réseaux d'initiative publique». Un thème central traverse les deux journées : quelle est la place des RIP dans le développement, celui du Très haut débit, mais aussi celui de l'économie numérique des territoires, de leurs entreprises et de l'emploi ?
Gaël Serandour, Responsable du domaine infrastructures numériques de la Caisse des dépôts va publier mi-décembre une étude sur l'impact territorial des RIP. C'est une mise à jour de la précédente étude menée il y a quatre ans. La nouvelle édition a été réalisée à partir d'une enquête menée cet été sur 60 RIP et concerne 75 départements différents. Gaël Serandour dégage de son étude sept idées clés.
Poussée de la concurrence
D'abord, logiquement, les RIP accentuent le développement du Très haut débit, comme l'ont prouvé les chiffres de l'Arcep : 900 000 prises dégroupées, 373 000 ouvertures de prises FTTH. Le Wifi, le Wimax et dans une moindre mesure le satellite se développent. Tout aussi logiquement, ce développement accentue la concurrence. Le nombre de NRA augmente que ce soit dans les territoires RIP ou « non Ripés ». Actuellement, 53% des RIP disposent de plus de dix opérateurs, ils en attirent ou permettent leur éclosion dans le cas d'opérateurs locaux. Et le nombre de communes éligibles aux RIP progresse.
Troisième point et l'un des plus forts dans l'exposé de Gaël Serandour, les RIP ont amené une réduction des coûts d'accès à Internet. Dans les offres pratiquées sur ces réseaux, les prix sont inférieurs, ce serait 100 millions d'euros économisés depuis leur lancement par les abonnés entreprises et particuliers, selon l'expert de la CDC.
Des effets secondaires positifs
Ces RIP ont également plusieurs effets secondaires positifs. Sur les usages, le tissu économique, la fracture numérique et l'emploi. Dans les RIP se créent plus d'entreprises que dans les territoires avec des réseaux non RIP, la fracture numérique est moins importante, le taux de chômage moins élevé (9,4% au lieu de 9,9%). De peu mais suffisamment pour montrer aux yeux de la CDC la validité du modèle RIP.
Dans le même ordre d'idées, Patrick Vuitton délégué général de l'Avicca, devait souligner plusieurs points forts des RIP. Le montant des concours demandés au FSN, « 32 millions d'euros sont fléchés », un département sur deux a déposé un projet au FSN. Une très grande majorité des régions sont impliquées financièrement dans ces réseaux, que ce soit avec les fonds Feder ou par des moyens propres. Aujourd'hui, 90% des départements ont adopté un Sdtan, Schéma directeur territorial d'aménagement numérique.
(schéma : la cartographie des exploitants de RIP par l'Avicca)