Trend Micro prend le risque de placer l'anti-virus sur le Web, dans le « nuage »
L'éditeur d'antivirus Trend Micro prend le pari de proposer aux entreprises un antivirus qui analysera les données suspectes à partir d'informations stockées sur Internet. Le discours tenu par Eva Chen, PDG de Trend Micro, est très critique vis-à-vis de ses pairs. Selon Trend Micro, protéger une entreprise des virus grâce à une infrastructure placée sur internet, dans le "nuage" (cloud), au lieu de disposer de sa propre base locale d'identification des virus, est la meilleure façon de répondre à prolifération rapide des virus et autres malwares qui infectent désormais les sites Web que l'on consulte. Cette architecture nuage-client ("cloud-client") est baptisée Smart Protection Network par Trend Micro qui a déployé un réseau de serveurs de par le monde à cet effet, depuis trois ans, au risque de se fâcher avec ses actionnaires qui se sont demandés où partait tout l'argent utilisé. L'architecture permettra d'installer un logiciel client d'une taille 70% inférieure à celles des clients existants actuellement et d'exploiter les informations d'une base de données mise à jour toutes les 15 à 30 minutes dans le « nuage ». Les premiers produits de l'architecture Smart Protection Network sont attendus pour la fin de 2008. Deux produits à venir Présent depuis une vingtaine d'années sur le marché de l'anti-virus, Trend a débuté sa campagne promotionnelle plusieurs mois avant le lancement officiel de cette offre pour entreprise. Il promet un premier produit Thread Discovery Suite pour le troisième trimestre 2008. Ce logiciel s'adresse à la sécurité des postes connectés en réseau local. Trois mois plus tard, ... Photo : Eva Chen, PDG de Trend Micro ... Thread Mitigation Suite permettra d'anticiper les menaces à venir grâce à des règles. Une requête vers le « nuage » au cas par cas La question critique qui se pose dans une telle architecture concerne la latence du réseau. Dès lors, tout n'est pas transmis depuis l'agent (serveur ou PC) vers le « nuage ». Le logiciel client doit suffisamment restreindre les besoins de transmission d'un fichier vers le « nuage ». Les données personnelles ne sont pas transmises sur le Web mais une requête, sans données privées. Eva Chen, directrice de Trend Micro, justifie son projet de Smart Protection Network en fustigeant ses pairs. « Si les éditeurs d'anti virus faisaient correctement leur boulot, y aurait-il 5,5 millions de virus en circulation ? » a-t-elle déclaré, lors d'une interview au site britannique, TheRegister. Panda Software fera aussi du « nuage-client » Tout comme Panda Software, qui a lui aussi annoncé son propre projet d'antivirus « nuage-client », Trend Micro a indiqué au début du mois de Juin qu'il boycottait le test VB100 (Virus Bulletin), car il l'estime "totalement inadapté". Pas moins de trente sept autres éditeurs d'antivirus seraient de son avis, mais ils préfèrent rester cois de crainte de perdre un élément promotionnel. Chez Virus Bulletin, on rétorque que les dernières versions des antivirus de Trend Micro ont des difficultés à identifier les virus polymorphes. Trend Micro a précisé qu'il continue de soumettre ses produits aux tests d'AVTest.org et d'AV Comparatives.