Trains, voitures, engins spatiaux, bases polaires : l'Ethernet s'insinue partout
Bien peu de technologies ont montré une telle capacité à s'adapter. Initialement destiné à relier entre eux des ordinateurs et des imprimantes, l'Ethernet est monté en débit, est passé d'un mode partagé à un mode commuté, et a été mis en oeuvre dans des trains, des avions et même des engins spatiaux. Voici un panorama d'applications parmi les plus représentatives.
L'Ether-voiture de BMW
Plusieurs constructeurs automobiles envisagent de mettre de l'Ethernet dans leurs véhicules. BMW est ainsi en train de développer un système de personnalisation de ses voitures, de la même façon qu'il est possible, sur un PC, de choisir la couleur des menus ou l'économiseur d'écran. Cette personnalisation pourra être réalisée en se connectant au réseau Ethernet de la voiture, directement via un PC portable, ou indirectement, à partir d'un PC fixe connecté par le biais d'Internet et d'un serveur distant.
Des wagons entièrement gérés via Ethernet
Le constructeur canadien Bombardier travaille à l'intégration d'un réseau Ethernet dans sa prochaine génération de wagons, qui permettra d'en piloter tous les éléments actifs.
Des supercalculateurs interconnectés en Ethernet 100 Gbit/s
Le Lawrence Berkeley National Laboratory a obtenu une aide publique de 62 millions de dollars pour développer, conjointement avec l'Energy Sciences Network (ESnet), une technologie d'interconnexion de supercalculateurs basée sur des liens Ethernet à 100 Gbit/s. L'une des premières applications concrètes sera l'étude du changement climatique, à partir de simulations basées sur des données collectées dans le monde entier. Leur volume atteint aujourd'hui 35 To mais devrait monter rapidement à 650 To.
Un Ethernet tolérant aux pannes pour les applications spatiales
La NASA a demandé à TTTech, un constructeur allemand d'équipements Ethernet, de développer une version d'Ethernet baptisée TTEthernet, qui serait adaptée aux véhicules spatiaux. Il sera capable de résister à de multiples pannes et restera parfaitement déterministe, afin d'offrir des temps de réponse prédictibles.
Ethernet dans les tanks de l'US Army
Le constructeur américain GE Fanuc Intelligent Platforms vient de décrocher un contrat de 645 000 dollars afin de développer une version spécifique du Gigabit Ethernet commuté, destinée à être intégrée dans les tanks Abrams de l'US Army. Ce projet entre dans le cadre d'un vaste programme visant à faciliter la gestion et la mise à jour des équipements informatiques embarqués dans les tanks.
Le Gigabit Ethernet entre également dans les drones
Au-delà des tanks, l'armée américaine envisage de déployer le Gigabit Ethernet dans de nombreux véhicules. Parmi ceux-ci, les futurs drones sont considérés comme prioritaires. Il s'agit d'en améliorer l'interopérabilité et la fiabilité des communications.
Des fabrics de 100 000 ports Ethernet
S'il est bien un domaine dans lequel l'Ethernet a définitivement gagné ses lettres de noblesse, c'est l'épine dorsale des réseaux d'entreprises. Mais même sur ce terrain, d'importantes évolutions sont à attendre. L'université de Californie San Diego a ainsi conçu, pour l'instant seulement sur le papier, un équipement (fabric) destiné aux très grands datacenters, doté d'au moins 100 000 ports Ethernet.
Du Gigabit Ethernet dans les destroyers de l'US Navy
L'US Navy vient de signer avec Boeing un contrat de 42,9 millions de dollars portant sur l'intégration de réseaux Gigabit Ethernet dans ses destroyers. Actuellement, ceux-ci sont équipés de réseaux en fibre optique à 100 Mbits/s. Le projet prévoit leur migration vers un backbone redondant, dont le débit de 1 Gbit/s supportera tous les échanges avec les systèmes de navigation, de combat, d'alarme, de contrôle et de gestion des avaries.
Des montagnes russes contrôlées via Ethernet
Les montagnes russes « The SheiKra », situées aux Etats-Unis, emportent leurs passagers à 70 m de hauteur et les font descendre pratiquement à la verticale à une vitesse atteignant 100 km/h. En permanence, cinq trains évoluent sur la voie ou le quai d'embarquement. On l'aura deviné, le système permettant de contrôler la position et la vitesse de ces trains, et le cas échéant de les stopper, est basé sur un réseau Ethernet.
Ethernet en Antarctique
La National Science Foundation vient d'achever le déploiement d'un coeur de réseau Gigabit Ethernet dans la station McMurdo, qui est l'un des trois plus grands sites dédiés à la recherche en Antarctique. D'ici deux ans, les deux autres stations seront reliées à ce réseau, offrant ainsi aux scientifiques une infrastructure qui supportera les communications voix, données et vidéo.
