Thorsten Heins devient PDG de RIM après la démission des deux fondateurs
Les co-dirigeants de RIM, Mike Lazaridis et Jim Balsillie quittent la présidence du constructeur canadien. Ils sont remplacés par Thorsten Heins, ancien COO (équivalent de DG) de l'entreprise.
Pressés par les actionnaires, la direction bicéphale de Research In Motion vient de tirer sa révérence. Mike Laziridis et Jim Balsillie quittent leur poste de co-PDG et le conseil d'administration a nommé Thorsten Heins, qui était l'ancien COO (Chief Operating Officer) [équivalent de directeur général] du groupe. Les deux co-PDG quittent aussi la présidence du conseil d'administration de RIM au profit de Barbara Stymiest, qui fut directrice de la bourse de Toronto. Les deux hommes restent néanmoins présents au conseil d'administration. Mike Laziridis en devient vice-président, il sera également en charge d'un « comité de l'innovation » pour offrir des conseils stratégiques et assurer une transition en douceur. Jim Balsillie reste lui simple membre du conseil.
Thorsten Heins, ancien de Siemens Communications Group, a rejoint RIM en décembre 2007, en tant que vice-président senior de l'ingénierie matérielle. Il est devenu COO en charge des ventes et produits en août 2011. Le nouveau PDG n'a pas indiqué de changement immédiat sur la stratégie du constructeur canadien. « Mike et Jim ont toujours refusé de sacrifier de la valeur sur le long terme pour obtenir des gains sur le court terme. Je partage cette philosophie et je suis très confiant sur l'avenir de l'entreprise », explique-t-il dans un communiqué de presse. Il a salué ses prédécesseurs « pour l'acquisition il y a 18 mois de QNX, qui va permettre de transformer la plateforme de RIM dans le prochaine décennie ».
Des défis multiples
Les défis pour Thorsten Heins sont nombreux. RIM a vu sa part de marché fondre dans le domaine des smartphones en passant de 15,4% au 3ème trimestre 2010 à 11% au 3ème trimestre 2011, selon le cabinet Gartner. En octobre 2011, le constructeur avait été victime d'une panne générale de son service de messagerie dans plusieurs pays, ternissant son image de fiabilité. Par ailleurs, RIM a dévoilé en octobre 2011 sa plateforme BBX qui, pour des raisons de violation de marque, a été transformée en BlackBerry 10. Le lancement de cette dernière a été retardée.
L'entreprise devra se prononcer sur la poursuite ou non de la commercialisation des tablettes. Une actualisation de l'OS des Playbook a été retardée et devrait arriver au mois de février. RIM n'a vendu que 150 000 exemplaires de cette tablette sur le trimestre clos le 26 novembre et a indiqué avoir provisionné 485 millions de dollars pour les méventes de ce produit.
Sur ce même trimestre, RIM a publié des revenus en baisse de 6% par rapport au 3e trimestre de l'année précédente, à 5,2 milliards de dollars. Le bénéfice net est en chute de 71%, à 265 millions de dollars. Mike Laziridis s'est déclaré confiant dans l'entreprise et a annoncé son intention de racheter 50 millions de titres.