TF1 équipe tous ses collaborateurs en télévision IP
Pour ses quelque 2 000 collaborateurs, la chaîne TF1 a opté pour l'IPTV (télévision IP) sur le poste de travail car elle ne voulait pas d'une télévision interne passive. La solution fonctionne sur Ethernet. Pour des questions de coûts, elle utilise des composants disparates.
Chez TF1, une cinquantaine de postes de travail sont déjà équipés en IPTV et en phase pilote. "Mais l'objectif est bien d'amener l'IPTV à la quasi totalité des collaborateurs, dans les quatre bâtiments de la chaîne, d'ici la fin de l'année", explique Alexis Bureau, chef de projet au département Ingénierie Broadcast de la DSI de TF1. Tous ces utilisateurs ont besoin de savoir à tout moment ce que diffusent les autres chaînes. Mais il ne fallait pas que cette veille exige la construction d'une infrastructure coaxiale spécifique, d'autant que TF1 dispose déjà d'un très bon réseau Ethernet. « Nous ne voulions pas non plus d'une télévision passive », complète le chef de projet. Il fallait que ce relayage soit habillé aux couleurs de TF1 et se plie aisément à des besoins changeants. Seule l'IPTV multicast répondait à ces critères, au contraire des équipements "broadcast" conventionnels des Sony et autres Tandberg. Pour autant, TF1 ne pouvait pas non opter pour une solution IPTV de type Alcatel-Lucent ou Nortel, ciblant les opérateurs Internet, et jugée surdimensionnée. C'est ainsi que TF1 a choisi de faire assembler des composants matériels et logiciels d'origines multiples : encodeurs et codecs Anevia, middleware Vianeos. « Ils nous apportent néanmoins l'interactivité et la richesse fonctionnelle de l'IPTV grand public », résume Alexis Bureau. Huit bouquets « mosaïque » thématiques ont déjà été créés, agrégeant 8 à 16 chaînes TNT, satellites et internes. Ils sont reçus, avec les informations de programme, sur un deuxième écran 15 ou 19 pouces. Ces postes de travail sont dotés pour le moment d'une interface 100Base-T (Gigabit Ethernet à terme). TF1 craint que des productions internes soient postées sans autorisation sur YouTube Seuls des terminaux TF1 peuvent profiter de cette télévision IP. Chaque utilisateur peut disposer d'une fonction magnétoscope évoluée et d'un accès à un catalogue de VOD, mais ne peut composer lui-même son bouquet. Ces services ont pu être intégrés aux supervisions HP OpenView et Infovista existantes. L'outil Vianeos donnera les statistiques d'usage. Seule crainte : que des productions internes soient postées sans autorisation sur YouTube. « Mais nous aurons les moyens d'identifier l'origine des fuites », souligne le chef de projet. L'investissement dépasse les 500 000 €, mais n'aurait été que de 250 000 € sans l'agrégation des productions internes. L'intégration et le déploiement ont été confiés à Telindus (groupe Belgacom) qui a également réalisé la diffusion des chaînes TNT sur les aéroports d'Orly et de Roissy via le réseau de Hub Telecom. L'autre grand marché potentiel de l'IPTV d'entreprise se trouverait, selon Telindus, dans les salles de marché et les agences bancaires.