Terminaux mobiles : les faiblesses des constructeurs
Le cabinet d'études Current Analysis vient de sortir un benchmark des principaux constructeurs de téléphones mobiles. Ainsi, les forces et faiblesses de LG, Motorola, Nokia, Palm, RIM, Samsung et Sony Ericsson sont passées en revue. Le cabinet apporte ensuite ses recommandations à chaque constructeur. Bien que l'étude soit axée sur le marché Américain, les remarques de Current Analysis sont aussi en partie pertinentes pour le marché Européen. Voici en substance quelques conseils apportés aux constructeurs. LG Electronics se doit de rafraîchir son portefeuille avec des produits plus « tendance », de façon à contrecarrer Samsung. Current Analysis préconise d'autre part de lancer rapidement un smartphone. Le cabinet déplore le manque de produits visionnaires qui pourraient « pousser la marque au delà de ses concurrents ». Motorola quant à lui doit absolument résoudre ses problèmes de développement produits et de contrôle qualité. Le constructeur pêche en effet sur ce point. Il doit être plus sélectif sur ses pré-lancements auprès du public. De plus, Motorola doit aller plus vite que la concurrence sur le design, avant que celle-ci ne la copie (le Razr est un parfait exemple). Il devrait embarquer iTunes sur chaque terminal et équiper plus de terminaux en camera mega-pixels. Nokia ne sait pas créer des terminaux personnalisés pour les opérateurs. L'erreur est à corriger. Le Finlandais devrait ensuite mettre un terme à sa joint-venture avec Sanyo sur le marché CDMA. Les versions CDMA de ses produits sont fortement attendues et tardent à arriver sur le marché. Le constructeur doit « tuer » les produits qui ne sont pas avant tout des téléphones. Le risque est de laisser le « design » prendre le pas sur « l'usage ». Il est conseillé à Nokia de pousser Symbian à avoir une meilleure synchronisation avec les applications PC. De son côté, sur le marché US, Palm doit fournir des nouveaux terminaux à Cingular et Sprint, sans remettre en cause son accord avec Verizon. Le constructeur devrait sortir un produit GPS et, dans un cadre général, doit élargir sa gamme de smartphones au delà du Tréo. Palm doit de plus modifier ce dernier pour cibler le marché des entreprises et travailler avec des partenaires sur les applications verticales. A suivre, RIM-Blackberry doit lutter ardemment contre Microsoft. La société doit s'étendre aux cibles résidentielles et TPE. Elle doit aussi s'affirmer comme éditeur de logiciels et séparer ses activités. RIM peut profiter de sa position forte sur l'e-mail push pour sceller des partenariats avec d'autres éditeurs sur des solutions autres que la messagerie. Le Coréen Samsung devrait quant à lui baisser ses prix et reprendre le leadership sur le design face à Motorola. Il doit revoir sa segmentation marché et placer des équipes commerciales sur le marché des entreprises. Il pourrait de plus ajouter bluetooth à toute sa ligne de terminaux. Pour finir, Sony Ericsson commercialise uniquement des téléphones GSM sur un marché Américain dominé par le CDMA. Il doit lancer rapidement des produits spécifiques. D'autre part, le cabinet regrette le peu de capacité mémoire de son modèle « Walkman » W600i. Current Analysis conclut sur les perspectives de croissance sur le marché US. Résultats, Motorola et RIM sont dans le vert, LG et Palm suivent, Nokia et Samsung traînent un peu et Sony Ericsson est en queue de peloton. Avec un développement des technologies (notamment sur la 3G) et des positionnements de constructeurs quelque peu différents, les conclusions seront sans doute un peu modifiées pour le marché Européen. Cependant, bon nombre de ces remarques demeurent judicieuses.