Tendance : Le virage du très haut débit
Dans le cadre du colloque « les champs de confrontation de l'audiovisuel de demain, le président de l'ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes), Paul Champsaur a insisté sur l'opportunité que constituait le très haut débit pour les fournisseurs de contenus et particulièrement pour le monde de l'audiovisuel. Un virage important qui nécessite une réelle collaboration entre les différents acteurs du secteur. Des difficultés pour investir dans la fibre optique Le développement des services vidéo comme la VoD ou la télévision haute définition nécessitent en effet de plus grande capacité en débit, ce que permet la fibre optique. Cependant, cette dernière est particulièrement onéreuse à déployer. Le président de l'autorité de régulation souhaite donc une « mutualisation des infrastructures » pour que tous les acteurs puissent avoir accès à cette technologie, ce qui devrait se répercuter sur l'utilisateur final avec une offre plus large. Quant aux (rares) opérateurs qui engagent de telles dépenses, M. Champsaur se demande si il ne serait pas « justifié qu'une part des revenus additionnels leur revienne ? ». Le modèle économique pour garantir le succès du très haut débit reste donc à définir. La diffusion des contenus en jeu Et l'on aborde alors le problème d'accessibilité des contenus. Que les internautes se rassurent, ils ne sont pas les seuls à s'inquiéter de la multiplication des contenus exclusifs* dus en partie à la fusion TPS-Canalsat. Pour l'ARCEP, elle engendre deux types de risques : « risque de distorsion de concurrence entre les opérateurs de communications électroniques filaires et mobiles et risque d'interdiction d'entrée et de diversification de ces opérateurs dans la distribution audiovisuelle ; risque de frein à l'innovation technologique et au développement de services de diffusion audiovisuels non linéaires, de type vidéo à la demande, notée « VoD » ». Pour lutter contre ces freins, l'une des solutions pour les opérateurs est de se constituer en producteurs de contenu. France Telecom a très récemment crée une filiale pour acquérir des droits cinématographiques. Mais peu de sociétés peuvent supporter les coûts que cela représente. Alors comment garantir une saine concurrence dans ce secteur ? C'est l'une des grandes questions qui devra trouver réponse pour que le très haut débit séduise à la fois les consommateurs et les opérateurs. Le gouvernement devra forcément influer sur cette problématique avec notamment la loi de modernisation audiovisuelle. Outre le très haut débit, l'abandon des fréquences analogiques à l'horizon 2011 va libérer un certain nombre de fréquences à spectre bas, dites « bandes en or », qui sont une opportunité historique pour l'audiovisuel numérique. Et là encore, opérateur des télécommunications et monde de l'audiovisuel devront s'entendre. Derrière ces débats complexes et politique se cache une véritable révolution de l'image numérique.