Témoignage : Albi, du haut débit au coeur du Tarn
Le moins que l'on puisse dire est que les élus d'Albi (50 000 habitants) sont des visionnaires. En effet, dès 1997, avant même l'ouverture du marché des Télécoms à la concurrence, ils ont décidé de poser des fourreaux à chaque travaux de voirie. Très en amont, ils ont ainsi commencer à préparer le terrain pour un maillage en fibre optique sur les grandes artères de la ville (environ 70 km). 4 boucles optiques «Nous avons décidé d'utiliser ces infrastructures en 2003 » explique Jean-François Martel, DSI de la Mairie d'Albi. Il ajoute «Nous avons scellé un partenariat avec la SEM (ndlr : Société d'Economie Mixte) eTera du conseil général du Tarn afin faire passer leur fibre noire dans nos fourreaux ». Près de 60 km de fibre optique, soit 4 boucles, ont ainsi été déployées à travers la ville. « Nous avons construit le backbone et complété le maillage jusqu'aux bâtiments» renchérit-t-il. La ville a effectué environ 18 km de génie civil en FTTB (Fiber To The Building). « Le travail réalisé par le service Réseaux et Télécom de la ville a été remarquable. Nous interconnectons 68 bâtiments municipaux comme des crèches, des écoles, des sites administratifs, des centres techniques... » explique Jean-François Martel. Il ajoute « Nous popons occasionnellement certains équipements d'éclairage public. Nous gérons ainsi les automates à distance ». Du Nortel intégré par Spie A la suite d'un appel d'offres, la municipalité a retenu Spie qui a préconisé du Nortel. L'intégrateur a ainsi installé deux commutateurs ethernet ERS 8600 en coeur de réseau et des commutateurs ES460, ERS5520, et ES425 en extrémités. Elle déploie petit à petit son réseau depuis 4 ans : le coeur, les bâtiments municipaux, puis les maisons de quartiers... L'objectif est d'aller au plus près des habitants. Les 13 maisons de quartier disposeront de services d'e-administration. Pour le moment, le réseau passe à côté des entreprises, mais pourquoi imaginer lancer une DSP (Délégation de Service Public) dans l'avenir. « Nous disposons d'une énorme richesse sous nos pieds, pourquoi ne pas en profiter !» lance-t-il. (Les opérateurs, tels Free, Orange et Neuf Cegetel, ont pratiquement dégroupés sur le territoire). Développer les services et les usages Jean-François Martel est arrivé à son poste en 2005 avec la lourde tâche de développer les usages. Dans un premier temps, il a mis en place un Intranet d'échange de fichiers et de travail collaboratif. «Sous l'impulsion de Pierre Yves Lambolez, conseiller municipal chargé des TIC, nous avons changé 500 PC que nous avons configuré en profils itinérants. Rien n'est stocké sur les machines. Tout est centralisé sur nos serveurs » illustre-t-il. Un projet ToIP... pourquoi pas en Open-Source Dans une deuxième étape, d'ici la fin 2007, il compte passer à la ToIP. Le choix technologique n'est pas encore fixé. Entre des installations d'IPBX d'équipementiers classiques ou des solutions Open-Source de type Asteriks, son coeur balance. Jean-François Martel est en effet très inspiré par le libre. Il concède « Nous sommes déjà passé à Open Office ». Un ROI de moins de 5 ans Au total, la ville a investi plus de 2,2 M euros, dont 280 000 financés par les fonds FEDER. «Comparé à un réseau de liaisons sdsl à 2 mbps sur 68 bâtiments, le ROI est de 4 ans et avec des débits de 1giga » annonce-t-il. Au point qu'Albi a inspiré son voisin, Auch, qui suit une démarche similaire...