Téléphoner en vol ? Mais oui, très... cher
L'Ofcom Britannique ne verrait pas d'inconvénient, révèle la BBC, à ce que les passagers des transports aériens puissent, utiliser leur téléphone portable durant un vol européen. Mais... précise l'article, pas « n'importe comment ». Tout d'abord, l'avion doit avoir atteint une altitude de 3000 mètres. Cela afin de garantir que le téléphone d'un passager ne puisse pas, de lui-même, aller se connecter sur une cellule terrestre. A cette altitude, la pseudo-cache de faraday que constitue la carlingue, et la distance entre l'appareil et le sol minimisent quelque peu ces risques de connexions « pirates ». D'autant plus qu'une picocellule sera installée à bord de l'aéronef, expédiant les communications vers un satellite en liaison montante. Lequel satellite renverra le signal vers une station terrestre interconnectée au réseau d'opérateur. Le passage le plus savoureux de l'article se situe en fin de papier : « There are also fears that mobiles used onboard aircraft that are not fitted with pico cells could disrupt the working of terrestrial networks ». Certains craignent que quelques terminaux mobiles utilisés à bord ne soient pas compatibles avec les picocellules et en viennent à perturber le réseau cellulaire terrestre. Longtemps durant, les organismes régulateurs des télécoms ont invoqué les risques de perturbation des appareils en vol, les problèmes de connexion sur des cellules multiples, les incroyables dangers que représentaient pour l'équipage et pour les passagers même le mode « veille » des téléphones portable. Avec l'invention des « picocells », un nouveau procédé de facturation peut enfin être mis en oeuvre. Un procédé dont les gains espérés effacent du coup tous les savants calculs d'IMD et de perturbation des canaux adjacents que de vertueux stagiaires avaient du pondre pour la plus grande gloire des Autorités de Régulation et du Iata (organisme international des transports aériens). Qui donc, il y a à peine 10 ans, aurait crû qu'un simple abonnement à un service parviendrait à sublimer la notion de rayonnements harmoniques ? La science physique, dans le domaine de l'électromagnétisme, présente encore de fantastiques zones d'ombres et nous réserve encore bien des surprises. En matière de sécurité des transports, il n'y a pas que les avions qui volent. Les pigeons aussi.