Telecom Italia n'écarte plus l'hypothèse d'une sortie d'Argentine
Volte-face de la direction de Telecom Italia : après avoir longtemps écarté l'hypothèse d'une cession de sa participation dans Telecom Argentina, elle l'envisage désormais sérieusement. La décision est essentiellement guidée par des contraintes réglementaires.
(Source EuroTMT) Bella ciao Argentina ? Après des mois de démentis sur une possible sortie d'Argentine de Telecom Italia, Franco Bernabe, le directeur général de l'opérateur historique italien vient de changer radicalement de position. Selon plusieurs quotidiens italiens qui reprennent, dans leur édition du jeudi 25 juin, des propos tenus par Franco Bernabe, une vente serait maintenant considérée comme envisageable. « Nous pourrions envisager la chose dans la mesure où des propositions intéressantes nous seraient faites », aurait ainsi déclaré Franco Bernabe mercredi. Du coup, l'idée d'une vente de la quote-part de l'opérateur (22 %) dans le capital de Telecom Argentina, la société dont la capitalisation en bourse équivaut à quelques 800 millions d'euros, revient sur le tapis. Le Crédit Suisse mandaté pour tâter le terrain Selon plusieurs rumeurs d'ailleurs, un mandat aurait été déjà confié au Crédit Suisse pour tâter le terrain. Selon le quotidien Milano Finanza, deux prétendants auraient déjà fait leur entrée sur scène, à savoir le groupe Clarin et aussi un tour de table composé par deux hommes d'affaires argentins - Eduardo Eurnekian et Ernesto Gutierrez. « Nous n'avons pas l'intention de nous lancer dans des ventes mais plutôt de revaloriser les activités de TI », avait pourtant récemment déclaré Franco Bernabe pour couper court aux indiscrétions. Notamment après la publication d'un article publié le 17 juin dernier par le quotidien économique et financier Milano Finanza. Une marge de manoeuvre limitée par l'autorité de la concurrence Argentine « Nous sommes implantés en Argentine depuis longtemps et nous estimons que nous avons effectué un excellent travail au point que Telecom Argentina est une société prospère, en pleine croissance et qui rapporte. Par conséquent, nous avons toute notre place en Argentine », avait également souligné Franco Bernabè. Mais dans ses déclarations, le grand patron de TI avait soigneusement « oublié » de citer la décision de l'Antitrust de Buenos Aires qui a interdit à l'opérateur italien de racheter la participation de la famille Werthein (48 %) dans Sofora, la société holding qui contrôle Telecom Argentina. Une décision qui a limité la marge de manoeuvre de Telecom Italia, prise par l'autorité de la concurrence argentine en raison de la présence dans le conseil d'administration de l'opérateur italien des représentants de l'actionnaire espagnol Telefonica, l'un des grands concurrents de Telecom Argentina. Les problèmes liés à la participation de Telefonica dans le capital social de Telco, le consortium qui est le principal actionnaire de Telecom Italia, ne datent pas d'hier. L'opérateur italien a en effet engagé un véritable bras de fer avec l'autorité de régulation argentine (et aussi brésilienne), depuis deux ans, son partenaire étant bien implanté en Amérique Latine. D'où conflit d'intérêt, avaient estimé les différentes autorités de régulation sur la concurrence. En Argentine par exemple, le groupe italien a été interdit de participation dans la gestion directe de Telecom Argentine par l'autorité de régulation sur la concurrence. Et le droit de vote des représentants de TI dans le conseil d'administration de l'opérateur argentin avait été congelé. Telecom Italia a donc dû se résoudre à envisager la vente de Telecom Argentina. Une annonce qui a aussi immédiatement intéressé la famille Werthein, qui s'est dite prête à racheter la participation de son partenaire italien. Telecom Italia revoit ses implantations étrangères Si l'opérateur historique italien revoit ses implantations étrangères, une sortie d'Argentine constituerait néanmoins un coup dur. Malgré la crise économique, les opérateurs télécoms installés dans les pays d'Amérique latine profitent encore d'une croissance soutenue, comme l'ont montré les résultats trimestriels de Telefonica. Et l'Argentine constituait, avec le Brésil, l'une des deux principales implantations sud-américaines de Telecom Italia. En revanche en Europe, l'opérateur italien devrait maintenant vendre rapidement son activité haut débit en Allemagne. Sa filiale locale, HanseNet qui revendique quelque 2 millions de clients, suscite en effet les convoitises de plusieurs acteurs. A commencer par Telefonica et Vodafone. Lire aussi : Telecom Italia et Telefonica au bord du divorce Telecom Italia : une séparation fonctionnelle qui ne dit pas son nom