Telcité veut entrer dans les data centers de la région parisienne
Filiale de la RATP, créée en 1997, Telcité est un opérateur d'infrastructure qui loue de la fibre noire aux opérateurs télécoms et aux grands comptes. Elle possède 400 points de présence en Île-de-Franc, son réseau s'appuie sur celui de sa maison mère, le métro, et compte 70.000 kilomètres de fibre optique.
«Notre objectif est maintenant d'entrer dans les data centers », déclare Bertrand Lenoir, directeur général de Telecité, opérateur d'infrastructures. Il ne s'agit plus uniquement, , de densifier le réseau tout azimut, mais de répondre à une demande spécifique, celle de la croissance exponentielle des centres de données, boostée par le développement rapide des services cloud. En effet, même si le réseau est maintenant largement déployé, les opérateurs, comme les entreprises, ont toujours besoin de davantage de débit. « Ces dernières années la croissance moyenne était de 5 à 10%, précise Bertand Lenoir. Il faut donc en permanence adapter le réseau. »
Dans ce contexte, la filiale à 100% de la RATP, créée en 1997 et qui a réalisé en 2013 un chiffre d'affaires de 20 millions d'euros (avec 20 persones), se concentre uniquement sur la location de fibres noires, avec des contrats de un à cinq ans. Pas d'offre de location de longueur d'onde à son catalogue. Telcité n'intervient pas non plus dans le « last mile » du raccordement et n'est pas impliquée dans le FTTH (Fiber To The Home). « C'est le métier des opérateurs, le nôtre est celui de la collecte, souligne Bertrand Lenoir. En outre, nous voulons rester au niveau de l'infrastructure et ne pas monter dans les services, même ceux liés au réseau, afin de ne pas concurrencer nos principaux clients que sont les opérateurs télécoms. Nous comptons également parmi nos clients quelques grandes entreprises, mais elles disposent de suffisamment de ressources en interne pour éclairer et exploiter leurs fibres. »
Une filiale services : Naxos
Les seuls services que Telecité offre sont limités au métro, via sa filiale Naxos. Il s'agit de la téléphonie 2G, sur une plate-forme synchrone (SDH/PDH), et du raccordement à Internet des bornes Vanexport, à partir de sa plate-forme IP/Ethernet. Celles-ci permettent d'acheter des contenus numériques tels que la recharge de mobiles, la monnaie électronique ou les livres numériques.
Telecité permet également de connecter entre eux les réseaux de collectivités. Parmi eux, le SIPPEREC, qui dessert une centaine de communes des Hauts-de-Seine (92), de Seine-Saint-Denis (93) et du Val-de-Marne (94). Également le réseau Semafor 77 en Seine-et-Marne (77) ou encore Eiffage Connectic 78 dans le département des Yvelines (78) et Debitex dans le Val-d'Oise (95).
Cette omniprésence du réseau de Telcité toute l'Île-de-France s'explique parce qu'elle dispose des tunnels du métro à Paris et de l'emprise des voies ferrées dans la banlieue. L'opérateur offre ainsi environ 400 points de présence, connectés par 1.600 kilomètres de câble, chacun d'eux contenant de 24 à 144 fibres, soit un total de 70.000 kilomètres de fibre monomode G652. Se limitant à la fibre nue, il ne propose donc pas les équipements d'extrémité. Tout changement de stratégie n'est pas à l'ordre du jour.