« T'as pas cent balles en petites coupures usagées ? » ou le blues du phishing
Le phising doit changer de crèmerie. Parole, c'est plus une vie ! Y'a la location de botnet servant à diffuser les courriels d'incitation, les honoraires du traducteur du mail -rapport à l'internationalisation de notre activité-, et puis la facturation des sites d'hébergement, souvent soumise à une taxe au zombie opérationnel et à la backdoor garantie pur beurre. A çà, faut ajouter l'anonymisation des sommes escroquées, le salaire des intermédiaires, la rétribution aux revendeurs d'adresses email, le pourboire luxueux dû aux « scam artists » qui te causent « Web 2.0 » et code XML pour t'embrouiller, le silence de l'admin local, le petit cadeau de fin d'année au fournisseur d'accès quand tu dépasses des besoins en bande passante... Tout çà, Paulo, pour t'expliquer que nous autres, les professionnels du phishing, on effectue de très nombreuses opérations financières internationales. Or, tu peux pas imaginer pas combien il est difficile de trouver, de nos jours, un intermédiaire financier à la fois de confiance et pas trop indiscret. L'honnêteté et le travail bien fait, c'est çà qui manque à notre profession. Tout comme la discrétion des opérations ancillaires. Suffit de lire le dernier rapport mensuel de RSA sur le phishing, ils l'expliquent très bien. Jusqu'à présent, on faisait transiter nos fonds et nos payements via e-gold, une banque en ligne capable de s'affranchir des frontières, des taux de change et des formulaires d'inscription trop inquisiteurs. Moins cher qu'un Ministre Africain ou d'Amérique du Sud, plus fiable qu'un passeur, moins risqué qu'un compte Helvétique, moins gourmand qu'un Caïman. Du velours. Mais l'administration fiscale américaine, un brin soupçonneuse, a mis en examen le Caïd de l'entreprise, malgré les dénégations véhémentes de Douglas Jackson, le pédégé de notre cinq à sec monétaire planétaire. « You talk'in' to me ? » Depuis, e-gold n'a plus la cote, et c'est Webmoney qui prend la relève. Une nouvelle génération de cyber-gestionnaires qui certifient la traçabilité de leurs opérations grâce à une technologie inviolable... du moins c'était encore le cas il y a un ou deux mois. Tenter de décrocher la timbale en devenant le banquier numérique des professionnels du braquage numérique de banques, c'est pas donné à tout le monde. Ca aurait même tendance à éveiller des vocations. Depuis, des vidéo sur YouTube expliquent comment anonymiser un accès Webmoney. Alors, heureux ? Trrrès heureux ?