Symantec se coupe en deux, Netapp pourrait racheter la partie sauvegarde
HP s'est divisé en deux sociétés indépendantes, les PC d'un côté les réseaux de l'autre, eBay a largué Paypal. C'est au tour de Symantec d'adopter la stratégie du « spin-off » en détachant le stockage de la sécurité, deux activités qui n'ont jamais réalisé de synergies.
Le CEO de Symantec, Michael Brown, a signé jeudi un communiqué justifiant son projet de sé-parer sa sociétés en deux entités, avec d'un côté son activité historique liée à la sécurité, de l'autre celle dédiée au stockage issue de rachats (en particulier celui de Veritas en 2005). Le communiqué parle, comme tout communiqué dans ces cas-là, de donner plus de flexibilité pour stimuler la croissance et améliorer la valeur pour l'actionnaire. Ce dernier point semble le plus important. Symantec a laissé 10,2 milliards de dollars dans l'acquisition de Veritas sans que les synergies promises permettent de compenser cet investissement.
Michaël Brown explique également que les stratégies d'investissement sont différentes entre les deux secteurs. Pour la partie sécurité, les logiciels de Symantec de la gamme Norton, sont em-barqués dans les PC, mais comme ces derniers affichent des ventes en baisse, celles des logiciels de sécurité baissent également. Parallèlement, la partie mobile lui a échappé. Quant au stockage, à la gestion d'information, les produits et les cycles d'investissement sont très différent. Les sy-nergies promises n'ont jamais été au rendez-vous.
NetApp a besoin de se renforcer
La partie sécurité représentait 4,2 milliards de dollars, la gestion de l'information 2,5. Séparées, elles pourraient intéresser des investisseurs concurrents, comme NetApp qui a besoin de se ren-forcer face à EMC. Cette entité dédiée à la sauvegarde et à la récupération comprendra les acti-vités liées à l'archivage, à eDiscovery, au stockage. La partie sécurité se concentre sur les offres SSL, DLP, MSP, la protection des terminaux, le cryptage des données, les mobiles l'authentification, l'hébergement en matière de sécurité.
Cette nouvelle scission fait l'affaire des financiers. Selon Spin-off Research, site spécialisé sur le sujet, 60 opérations de ce type seront menées cette année, le chiffre le plus important depuis 2000. Pour Stéphanie Balarouas, analyste chez Forrester, la séparation permettra certes aux deux nouvelles entités d'être mieux spécialisées, mais elles perdront en cohérence avec deux interlocuteurs différents alors que les CIO cherchent à rationaliser le nombre de leurs fournis-seurs.