Suicides à France Télécom : Didier Lombard chez le ministre du travail

Didier Lombard, PDG de France Telecom, doit être reçu en ce début de semaine par Xavier Darcos, ministre du travail. Sur France 3, la ministre de l'économie et de l'emploi, Christine Lagarde a indiqué avoir demandé la convocation d'urgence d'un conseil d'administration, à la fois pour faire passer un message auprès des salariés et de la hiérarchie. Cette intervention du gouvernement vient après une série de plusieurs suicides chez France Telecom. Le dernier en date a eu lieu vendredi 11 septembre, à Paris, une chargée de recouvrement de 32 ans s'étant défenestrée. Le chiffre total de suicides s'élèverait à 23 depuis février 2008, selon les syndicats. Un représentant de la CGT reprochait sur France Télévision "des lignes de produits qui n'arrêtent pas de changer". Xavier Darcos, ministre du Travail, a exprimé pour sa part, samedi, "sa très forte préoccupation après le nouveau cas de suicide sur son lieu de travail d'une jeune femme de France Télécom hier après midi à Paris". Il s'est entretenu avec Didier Lombard, dans la journée de jeudi et vendredi dans la soirée. Il doit le rencontrer en début de semaine. Il lui proposera que le Directeur général du travail, Autorité centrale de l'inspection du travail en France, assiste à une prochaine réunion du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de France Télécom. Xavier Darcos demandera au PDG de France Télécom d'engager les négociations avec les représentants du personnel de l'entreprise, pour transcrire au niveau du groupe, l'accord interprofessionnel sur la prévention du stress au travail conclu par les partenaires sociaux en novembre 2008. De son côté, France Télécom avait procédé le jeudi 10 septembre à une réunion exceptionnelle du CNSHSCT (Comité National Santé Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail) présidée par Olivier Barberot, DRH du Groupe. Cette réunion faisait suite "aux drames ayant touché ces derniers mois plusieurs salariés de l'entreprise". A cette occasion, il avait été décidé : - de suspendre jusqu'au 31 octobre prochain toutes les mobilités des personnes concernées par des projets de réorganisation afin de réexaminer les conditions de leur mise en oeuvre ; - d'ouvrir le 18 septembre une négociation avec les partenaires sociaux afin de décliner dans le Groupe France Télécom l'accord national interprofessionnel sur le stress. - Le Groupe a demandé au Dr. Eric Albert, psychiatre, directeur de l'institut Français d'action sur le stress d'être le conseiller scientifique qui accompagnera les négociateurs ; - de réaliser un état des lieux pour fin novembre avec le soutien d'un cabinet d'expertise indépendant qui sera choisi dans les prochains jours en concertation avec les organisations syndicales ; - d'accroître les équipes de médecine du travail et les assistantes sociales, avec 10% en plus de médecins du travail dans les mois qui viennent ; - de renforcer, par une centaine de collaborateurs, les équipes RH de proximité ; - de généraliser les négociations locales sur l'accompagnement des réorganisations. Celles-ci pourront porter notamment sur la formation, les mesures d'accompagnement des mobilités, l'aménagement des horaires de travail et s'appuieront sur des accords Groupe tels que l'accord sur le télétravail, signé le 22 juin 2009. Ceci dit, dans le journal du dimanche, en date du 12 septembre, Olivier Barberot indiquait qu'il était "inenvisageable de stopper les restructurations de l'opérateur télécoms", afin de faire face à la concurrence et à l'évolution des technologies. Photo : Didier Lombard, PDG de France Télécom (D.R.)