Steve Ballmer admet son retard sur Google, PHP et Linux
Un dîner du Churchill Club a été l'occasion de brosser l'état d'avancement des technologies avec Steve Ballmer, patron de Microsoft. Si Apple, VMware et Nokia n'inquiètent pas Steve Ballmer, en revanche, Google et Linux, pèsent sur son moral.
Un dîner organisé par le Churchill Club, le jeudi 25 septemnbre, dans la Silicon Valley, a été l'occasion de passer en revue les nouvelles technologies avec Steve Ballmer, PDG de Microsoft. Commençons par la grande menace Google. « Microsoft est peut-être la seule société capable de représenter une vraie concurrence pour Google, a expliqué Steve Ballmer. Mais l'éditeur devra d'abord trouver un moyen d'y parvenir. « Nous devons travailler afin de réinventer de fond en comble le modèle économique de la recherche sur Internet. On ne peut pas s'imposer de force sur un marché. On n'a de grandes avancées que si on parvient à redéfinir le domaine aux yeux des utilisateurs. ». En pratique, Microsoft entend se donner le temps et les moyens de son ambition. Steve Ballmer a expliqué que cette tâche prendrait quelque cinq années. Et l'éditeur a déjà prévenu ses actionnaires qu'il était prêt à perdre 5 à 10% de son revenu opérationnel pendant plusieurs années pour financer ses tentatives dans le domaine de la recherche sur Internet. Steve Ballmer n'a fait qu'effleurer les autres sujets. Il veut notamment laisser aux développeurs qui assisteront à la conférence PDC de Los Angeles, fin octobre, la primeur de découvrir ce que recèle le projet Red Dog, une offre de « cloud computing » apparemment proche de ce que propose Amazon avec son EC2. Concernant la virtualisation, le patron de Microsoft a répété que son ambition était de démocratiser la technologie - une pique habituelle à destination de VMWare. Steve Ballmer a par ailleurs prédit des lendemains difficiles aux fabricants de smartphones comme Nokia, RIM ou Apple, qui proposent des plateformes matérielles et logicielles étroitement liées. Photo : Steve Ballmer, PDG de Microsoft lors du dîner organisé par le Churchill Club, du jeudi 25 septembre Commentant les 30% de parts de marché de Nokia, Steve Ballmer a expliqué que « si vous voulez aller au-delà, il faut découpler le matériel du logiciel ». Un propos tenu de façon à ce que davantage de mobiles tournent sous Windows Mobile. A terme, selon Steve Ballmer, la compétition devrait voir s'affronter Windows Mobile, Symbian et Linux. Pour la même raison, Steve Ballmer estime qu'Apple ne constituera pas une grande menace dans le domaine professionnel. « Apple est une belle société », a-t-il dit, mais sa stratégie exclut les partenaires. Or, a continué Steve Ballmer, c'est la symbiose entre Microsoft et les fabricants de PC qui a assuré le succès de Windows en entreprise. En ce qui concerne les relations avec les développeurs, Steve Ballmer décerne plutôt un bon point à Microsoft, mais il relève deux faiblesses : le domaine du calcul scientifique (Windows HPC vient juste de sortir) et celui des serveurs Web, où les technologies Microsoft sont devancées par Linux et PHP. « 40% des serveurs sont sous Windows, 60% sous Linux. [...] Cela ne me plaît pas, nous avons du travail à faire. » Interrogé sur la façon dont les entreprises du secteur IT voient la crise financière aux Etats-Unis, Steve Ballmer s'est voulu plutôt rassurant. « Au moins pour le moment, les gens à qui je parle dans le secteur son plutôt... je ne dirais pas optimistes, mais au moins plus sereins que ce qu'on pourrait penser en regardant [la chaîne d'informations américaine] CNBC toute la journée. »