Spy vs Spy vs Spywares
Cela faisait longtemps que l'on n'avait entendu parler d'espionnage et de détournement informatique. Mais, alors que certaines opérations secrètes utilisant des moyens classiques peuvent demeurer dans l'ombre éternellement -sabordages de navires écolo mis à part-, celles utilisant des ressources informatiques finissent tôt ou tard par être remarquées. Cette fois, c'est au tour des SR allemands de se faire épingler. Et par le Spiegel, principal journal d'information politique de la République Fédérale. Ernst Uhrlau, patron du BND ( Bundesnachrichtendienst), aurait fait semer des logiciels espions un peu de partout, tant chez des journalistes connus que sur les machines de hauts fonctionnaires Afghans. Cette bévue, qui soulève Outre Rhin un torrent d'indignation comparable à celui des « écoutes téléphoniques » de François Mitterrand, aurait « affecté mais non détruit la confiance » qu'Angela Merkel, Chancelière, aurait en son maître-espion. Agé de 61 ans, Ernst Uhrlau n'a pas pour projet de partir à la retraite, précise l'article du Spiegel. D'autres troyens peuvent encore être semés par le BND, sa direction n'est pas prête de partir en vacances. Au fait, en Germain, vacances se prononce Urlaub. Toujours à propos de spyware et d'espionnage -industriel celui-là-, souvenons nous de l'affaire Michael et Ruth Haephrati qui avait fait les grandes heures des folliculaires et des poètes épiques et colégram. Epilogue, titrait-on début 2006 ? Que nenni ! C'est ces jours-ci, nous apprend le quotidien Israel JPost, que les clients peu scrupuleux de Michael et Ruth écopent de lourdes peines de prison. Entre 18 et 19 mois de prison ferme, avec des amendes s'élevant à 250 000 Shekels et des libertés conditionnelles pour les « moins coupables ». Il faut préciser que les personnes interpelées étaient toutes soit des employés, soit des dirigeants de la principale agence de détectives privés de Tel Aviv, Modi'in Ezrahi. Le patron de l'entreprise avait, lorsque l'affaire avait éclaté au grand jour, fait une « malencontreuse chute » dans les escaliers d'un commissariat de police. L'ennui, c'est que pendant que les hackers israéliens coulent des jours paisibles derrière les barreaux, leurs confrères arabes en profitent pour commettre quelques facéties. Selon ndtv, la banque d'Israël aurait subit les assauts de tagueurs numériques d'origine algérienne et ayant quelques liens avec le milieu underground Allemand. L'assaut aurait contraint la banque à interrompre momentanément son portail en ligne, précisent les quotidiens Israéliens Haaretz et le Globe. Personne, au cours de cette opération, n'aurait glissé dans une cage d'escalier, et l'on ne déplore aucune perte humaine. Encore une histoire de barbouzes, officiels ceux-là. Afin d'échapper aux écoutes téléphoniques de la NSA, au filtrage des e-mails du FBI ou u flicage des cellulaires et autres moyens de communication techno-modernes par les agents de la CIA, les avocats américains en sont réduits à... s'entretenir avec leurs clients de vive voix. Mais les Etats Unis sont vastes, et les clients parfois en constante vadrouille, ce qui oblige les membres du barreau d'abandonner ceux de leur chaises pour sauter de court-courrier en navettes « coast to coast ». C'est une révélation du New York Times. Du coup, les « lawyers » souffrent perpétuellement du décalage horaire, à tel point que cela frise la maladie professionnelle. Les compagnies aériennes voient les hommes de loi constituer leur plus important contingent de « gold members » sur leurs listes « frequent flyer ». L'histoire ne dit pas si les transporteurs en question reversent une commission à l'Administration Fédérale. Il faudra tout de même que quelqu'un leur parle de chiffrement. Ce serait meilleur tant pour leur santé, le montant de leur facture et la préservation de la couche d'Ozone. Enfin, pour tout ceux qui adorent les romans d'espionnage et voient avec angoisse se profiler ces interminables pont du mois de mai, avec son cortège de diners en famille, lèche-vitrine et bricolages de maison de campagne, voici un excellent prétexte pour s'isoler durant une journée : l'interminable « dossier » que Business Week consacre au Cyber-espionnage. 8 pages d'histoires ténébreuses, de méchants Chinois cherchant à subvertir d'innocents chevaliers d'industrie américains, de sous-traitants aimés de l'Administrations et convoités par l'abominable spyware « Poison Ivy », ou de respectables sites honnêtement libéraux, ouvertement capitalistes, tel l'AEI (American Enterprise Institute for Public Policy Research) transformés vecteurs d'infections truffés d'exploits Javascript. J'ai un mémo stratégique à achever pour le boss, chérie. Part, je te rejoins lorsque j'aurais fini, promis.