SFR business team se renforce contre OBS et prépare sa fusion avec Completel
Si la partie grand public de SFR est médiatisée et soumise à une forte concurrence, la branche entreprise donne de grands espoirs à ses dirigeants qui en font un axe de croissance fort. Peut-être ont-ils aussi la volonté de valoriser cette division avant la fusion et la confrontation avec les équipes de Patrick Drahi.
Les dirigeants de SFR business team, la division entreprise de l'opérateur, se positionnent comme étant l'alternative à Orange, le n°1 du marché des entreprises en France. C'était déjà le cas sous l'ère Vivendi, mais le rachat ne peut que les renforcer dans cette stratégie. SFR business team après sa fusion avec Completel, filiale entreprise de Numericable, pèsera 2,5 milliards d'euros et sera toujours deuxième du marché, mais avec 20% des parts contre 14 actuellement, donc plus forte contre Orange business services. C'est le message que veulent faire passer ses dirigeants. Avant le rachat effectif qui interviendra à l'automne, Jean-Marc Lazzari (en photo), directeur général de SFR busines team à tenu à faire le point sur ses initiatives.
Sur le même sujetPour contrer 4 000 attaques par jour, Numergy installe un SOC de nouvelle générationD'abord, ils n'avancent pas seuls mais avec deux partenaires. Vodafone, l'opérateur anglais dont le partenariat est renouvelé et portera sur des développements dans le MtoM et des offres de roaming 3G et 4G, pour les entreprises. Sur un tout autre registre, SFR a racheté au mois de février dernier Telindus intégrateur réseaux et télécoms, filiale jusqu'alors de Belgacom, un moyen d'être plus proche des clients. On se souvient qu'Orange avait racheté Cofratel en 1999 et l'avait intégré dans ses structures et de fait est à la fois opérateur et intégrateur. SFR veut réaliser la même opération pour résister au rouleau compresseur Orange et s'installer solidement dans les entreprises.
Pack Business étendu aux PME
SFR veut surtout capter les PME et les TPE, fief incontestable d'Orange. Plus on descend dans la stratification des entreprises et plus l'opérateur historique est dominant. Très challengé dans les grands comptes, un peu moins dans les ETI, il domine à 90% dans les PME et les TPE. De petits opérateurs le concurrencent mais pas de grand opérateur national sauf SFR avec sa filiale Futur. Visiblement, le n°2 veut mettre les bouchées doubles. Pour cela, il étend sa gamme Pack Business du grand compte à la TPE, ce sera la même offre convergée : téléphonie, communications unifiées, collaboratif.
Pour l'avenir, SFR parle du cloud computing et cite essentiellement le MtoM comme réalisation, mais va se porter sur l'Internet des objets. Pour la partie mobilité des entreprises, SFR ajoute sa propre solution de MDM et introduit la ligne « nomade » c'est-à-dire un seul abonnement pour deux numéros, un fixe et un mobile, le client bénéficiant aussi des renvois d'appel sur son smartphone. Il propose à ses clients en VPN une solution de monitoring applicatif. Et l'opérateur a mis au point 4G Connect, un accès Très haut débit mobile pour des besoins ponctuels. Bref, plusieurs offres nouvelles qui doivent montrer la vitalité de la branche entreprise, dans sa lutte contre OBS et la perspective du rapprochement avec Completel.
Concernant Numergy enfin, SFR considère cette société dont il détient 47% comme faisant partie de son périmètre, au même titre que Télindus ou Futur et parle de mutualisation entre tous ces acteurs justement pour contrer Orange. Les dirigeants du cloud souverain, eux, se sentent indépendants et considèrent SFR comme leur 1er actionnaire.