Sequans sort une gamme de puces 4G pour l'IoT
La LTE/4G n'entame pas seulement la course aux performances pour les services mobiles actuels. Des débits de plus en plus bas, avec des composants toujours moins chers et plus petits, conviennent à des applications comme celles de l'Internet des objets (IoT : Internet of Things)).
Sequans Communications, le fabricant français de puces exclusivement 4G (Single Mode), lance une nouvelle ligne de produits, Streamlite LTE sous le nom de Colibri. Si l'autre volet de son offre, Streamrich LTE, vise les hauts débits LTE et Wimax, Colibri s'adresse aux usages bas débit de la 4G, en particulier le Machine-to-Machine (M2M) et, plus généralement, l'Internet des objets (IoT ou Internet of Things). La plateforme Colibri se compose d'une puce de traitement du signal en bande de base, d'une autre de traitement du signal radio (RF). Fondée sur la Release 10 du 3GPP et pouvant être mise à jour pour la Release 11, son débit atteint, selon Sequans, 150 Mbit/s dans le sens descendant et 50 Mbit/s dans le sens montant.
Une démarche opposée à celle de Sigfox, qui table, au contraire, sur des débits très bas, comparables à celui du Minitel, pour véhiculer les messages entre machines, et fonctionnant dans la bande des 400 MHz, ce qui suppose le déploiement d'un réseau d'accès radio spécifique. Selon Georges Karam le fondateur (en photo), les deux démarches ne sont pas forcément antagonistes. « Pour un opérateur disposant déjà d'un réseau 4G, l'utiliser pour des applications du type Internet des objets lui permet de mieux le rentabiliser en offrant une gamme de nouveaux services. » D'autant que la 4G étant un réseau totalement IP (hors la voix pour le moment), les objets restent connectés en permanence. Enfin, les capteurs et autres terminaux de télémesures (industrie, santé....) génèrent un faible volume des données à transmettre et l'envoi de quelques octets de temps à autre ne constitue pas une surcharge.
Le prix reste un obstacle majeur
En même temps que la recherche de débits toujours plus élevés, la 3GPP planche également sur la définition de terminaux bas de gamme. « On pourrait voir arriver des catégories 1 voire 0, très bon marché, avec les Releases 12 et 13 », ajoute Georges Karam. En effet, le prix reste un obstacle majeur au recours à la technologie LTE pour la transmission de petits messages. « Aujourd'hui, une solution clé en main revient de 35 à 40 dollars, déclare Georges Karam. Mais nous travaillons, notamment en diminuant les débits, sur des solutions à 20 dollars par module complet, d'un encombrement de 17 mm sur 20, et même à moins de 10 dollars. Avec des modules à 6 ou 7 dollars, elle devient très compétitive».
Ainsi, du fait de sa petite taille et son faible prix, ce futur module devrait être également intégré dans de nombreux objets connectés de nouvelle génération, par exemple, des caméras de vidéosurveillance domestique. Au lieu de passer par un câble Ethernet ou du WI-FI jusqu'au modem-routeur ADSL, elles se connecteraient en 4G. Un débit de quelques Mbit/s sera suffisant pour transmettre de petites vidéos. On peut y ajouter les tablettes. Bien peu, intègrent une un module LTE, qui grèverait leur prix. Leur connexion s'effectue le plus souvent via Bluetotth ou WI-FI jusqu'au téléphone ou une clé 4G. Le prix de ces clés pourrait également baisser si elles intégraient des puces offrant de plus bas débit. Cependant, le choix exclusif, par Sequans, de la 4G rencontre, dans l'immédiat, un obstacle de taille : la 4G, en France, n'est pas totalement déployée, ce qui limite les applications mobiles.