Sept projets d'e-administration basés sur des logiciels libres
Les responsables informatiques de collectivités territoriales ont décrit leurs projets d'administration électronique en logiciels libres, lors du salon Solution Linux, du 31 mars au 2 avril dernier, et lors des 13eme Assises de l'Amif (Association des maires de l'Ile de France), du 7 au 9 avril.
1 - Un bureau et un guichet virtuels ciblant 300 communes Maurice Debosscher, responsable technique du Centre de gestion du Nord « Depuis 2006, nous mettons en avant les logiciels libres auprès de nos 39 communes adhérentes, en particulier ceux proposés par l'Adullact (contrôle de légalité S²lovv, comptabilité, paye). Nous ouvrons maintenant Pr@tic, plate-forme de ressources partagées pour les agents territoriaux. Il s'agit d'un annuaire LDAP donnant accès aux téléservices au moyen d'une authentification unique basée sur SAML 2.0 et sur les sécurisations Liberty Alliance. La SSLL Entr'ouvert y ajoute ses briques libres : Authentic (fournisseur d'identités en mode proxy), Larpe (reverse proxy permettant de «Liberty-fier» toute application métier existante sans toucher à son code) et w.c.s. (création de formulaires et de consultations citoyennes en ligne). A terme, Pr@tic concernera plus de 300 communes. » 2 - Calcul scientifique : le CNRS publie un catalogue de 33 outils Jean-Luc Archimbault, directeur du projet Plume au CNRS « Le CNRS n'a pas vocation à faire la promotion des logiciels libres mais celle des logiciels utiles, maîtrisés et économiques. D'où notre projet Plume (Promouvoir les logiciels maîtrisés et économiques dans l'enseignement supérieur et la recherche). A ce jour, nous avons validé quelque 190 outils, dont 33 logiciels de calcul scientifique, tous en libre téléchargement sur www.projet-plume.org . » 3 - Une plate-forme décisionnelle qui chapeaute des applications existantes Sébastien Bernard, de la DSI de la ville de Châteauroux « Notre ville utilise plus de 40 petites applications métiers différentes et très hétérogènes, dont Kimoce (gestion du patrimoine), Datamart (factures EDF et télécoms), Sedit Marianne (finances) ainsi qu'une gestion des carburants. Comment, dans ces conditions, savoir ce que coûte telle ou telle école par an ? Heureusement, toutes les applications propriétaires peuvent aujourd'hui s'intégrer dans une plate-forme décisionnelle open source. Les cubes Olap (manipulation des informations agrégées dans différentes dimensions) simplifient d'ailleurs les analyses et la production de rapports. Notre informatique décisionnelle a été mise en place par Altic avec les briques GNU/GPL SpagoBI, Talend, Mondrian et Jaspers Reports. » 4 - La BNF archive le Web français Thomas Ledoux, chef du projet Spar, DSI de la BNF « Nous avons choisi l'open source pour disposer d'une solution pérenne, standard et interopérable d'archivage du Web français. D'autant qu'il existe désormais une solution libre pour quasiment tous les problèmes. Elles n'ont bien sûr pas toutes le même degré de maturité. La BNF est donc également entrée dans certaines communautés de développement (Jersey, LogBack et Irods) pour les revitaliser et leur donner des scénarios de tests. Le code que nous faisons développer appartient à l'administration. Avec notre intégrateur Atos Origin, nous sommes dans un marché à forfait et une démarche agile Scrum. » 5 - L'Inserm opte pour un messagerie collaborative sous OBM Patrick Lerouge, chef du projet à la DSI de l'Inserm « La messagerie libre Postfix de l'Inserm avait besoin d'être centralisée pour garantir la continuité de service, s'intégrer dans un PRA, prendre en compte le nomadisme et offrir des services supplémentaires, dont le travail collaboratif. Nous l'avons remplacée par la solution open source OBM 2.1 de Linagora, seule sur 7 propositions à tenir dans notre budget limité, à respecter les standards, à être compatible avec l'existant et à permettre le retour en arrière. Elle a été complétée sur le Linux de RedHat, ainsi que des briques libres OpenLDAP, Sympa (liste de diffusion), Sophos Pure Message (quarantaine), Postfix ClamAV, Spam Assassin. Cyrus Imap et Murder. De nouvelles évolutions sont déjà prévues. OBM est une solution éprouvée, économique, au coût annualisable, totalement indépendant du nombre de comptes. » 6 - Conseil régional Ile-de-France développement des clients riches Nicolas Tissot, DSI du Conseil régional Ile-de-France « Nous avons arrêté tous les développements spécifiques client/serveur. Sur 50 personnes, notre DSI n'a plus qu'une demi-personne pour les développements. La gestion des carrières était trop compliquée. Tout a donc été externalisé. Nous utilisons les logiciels libres qui existent et faisons développer ce qui n'existe pas, non pas sur les frameworks de développement propriétaires des SSII, mais sur le framework client riche Acub de la communauté Adullact. Nos prochains appels d'offres porteront sur l'Espace numérique de travail destiné aux 471 lycées de la région et sur notre nouveau Portail commun des marchés publics. » 7 - La ville de Limoges déploie un « Portail des écoles » Alexandre Garcia, de la DSI de la ville de Limoges « Dès le lancement du programme ENT (Espaces numériques de travail) par le ministère de l'Education nationale en 2003, la ville de Limoges a fait développer en open source un Portail des écoles, point de rencontre entre les enseignants, les élèves et leurs parents. Il se compose d'un module base élèves, d'un module ENT et de différents modules de gestion. La ville a même créé des ressources pédagogiques en ligne pour le primaire, puisqu'à l'époque il n'y avait rien. Tous nos développements sont librement disponibles. »