Sécurité : Thales va acheter deux activités d'Alcatel-Lucent
La restructuration industrielle en France prend des aspects spectaculaires avec l'affaire Alstom ou le cas Alcatel-Lucent. A chaque fois se pose la question de la souveraineté industrielle en particulier dans le domaine de la sécurité.
Thales, dirigée par Jean-Bernard Levy, ancien Président de Vivendi, est entré en négociations exclusives avec Alcatel-Lucent pour reprendre des activités de l'équipementier télécoms et réseaux en matière de sécurité. Le projet se fait entre industriels français, comme le Gouvernement le souhaite, à plus forte raison en matière de sécurité informatique.
L'accord fonctionne en fait dans les deux sens. Thales devrait acheter deux activités d'Alcatel-Lucent : les services de cybersécurité et celles de sécurité des communications. Elles permettront à Thales de se doter d'une offre de sécurité de bout en bout pour les réseaux de télécommunications. Alcatel-Lucent de son côté obtient la garantie que Thales lui laissera un accès aux produits et services de la première offre vendue, celle de cybersécurité, pour ses clients. Alcatel-Lucent se garde également la faculté de développer « des fonctionnalités de sécurité avancée » dans son portefeuille de produits.
Sur le même sujetPour contrer 4 000 attaques par jour, Numergy installe un SOC de nouvelle générationUn accord stratégique
Mais l'accord a, comme toujours avec Alcatel-Lucent, un volet financier, même si le montant de la transaction n'est pas connu et un aspect stratégique. L'équipementier insiste sur le fait qu'il continuera à développer des produits de sécurité et que ses clients seront bien « maintenus » par Thales. L'équipementier remet ces accords en perspective dans le cadre de ses partenariats stratégiques signés avec Qualcomm et Intel. Il ne s'agit donc pas, selon la direction d'Alcatel-Lucent d'une simple vente, d'une cession d'actifs pour récupérer des capacités d'investissement, mais d'un accord plus ample qui permet à Alcatel-Lucent de développer des produits de sécurité, tout en s'appuyant sur un partenaire industriel français et de poids.
Les équipes concernées sont très dispersées chez Alcatel-Lucent, en France à Villarceaux près de Paris, Toulouse et Orvault déjà très frappés par les restructurations et dans trois autres villes en Europe. Soixante dix salariés sont concernés par cet achat et donc ce transfert de salariés d'un groupe à l'autre. Thales pour sa part monte en puissance depuis des années sur les questions de sécurité. La baisse des budgets militaires l'oblige à trouver d'autres activités, la sécurité est au coeur des nouveaux développements. Le groupe se veut maintenant un leader mondial en matière de cryptopgraphie et souligne sa présence sur l'ensemble des chaînes de sécurité, en particulier pour des marchés sensibles, gouvernementaux et militaires.