SDN : il existe une marge entre la théorie et la pratique
Capable de créer des réseaux virtuels rapidement et efficacement - plutôt que de configurer individuellement des équipements - le SDN (Software Defined Network) semble être la solution économique en temps et en ressources à laquelle les DSI, débordés, rêvent depuis longtemps. Cependant, il existe une marge entre la théorie et la pratique.
Quelques pionniers racontent leurs premiers pas et quelles leçons ils en ont tiré.
Marist College (État de New York) : Un déploiement prudent.
« Nous nous sommes lancés et nous avons travaillé sur le protocole OpenFlow, déclare Robert Cannistra, professeur d'informatique au collège. Nous l'avons d'abord testé dans notre propre laboratoire, puis dans un projet pilote sur le campus ». Pendant deux ans et demi l'établissement a développé et déployé une solution de gestion, d'allocation dynamique de ressources et de règles d'un réseau de niveau 2. « Jusqu'alors notre réseau souffrait de pics de congestion et de longs temps de convergence, explique Robert Cannistra. Grâce aux SDN, nous pouvons rapidement définir des règles pour privilégier les trafics prioritaires et diffuser celles-ci aussitôt via le réseau ».
Au départ sceptique, Robert Cannistra est devenu un partisan du SDN. Avec des réserves, toutefois : « OpenFlow contient des côtés propriétaires, si bien qu'il n'est pas ouvert du tout ». Il espère qu'avec le temps, il le deviendra et s'enrichira de nouvelles fonctions.
Le groupe hopsitalier Henry Ford (HFHS) : Le planning est primordial
Cet organisme compte 22 millions de patients dans la région de Détroit. Ses 5 campus couvrent environ 750 000 m². Le Wi-Fi est le média de transmission utilisé par le personnel médical et les patients pour fournir à ceux-ci un accès Internet et la diffusion de programmes vidéo. « Nous disposons de 16 contrôleurs Wi-Fi ainsi que de 4400 points d'accès et détecteurs d'intrusion, explique Doug McDonald, responsable du réseau sans fil.
Avec l'explosion de l'usage de Wi-Fi et celui du phénomène BYOD, tant du côté du personnel que des patients, éviter les congestions du réseau est devenu une question de vie ou de mort. Grâce au SDN, nous pouvons hiérarchiser le trafic et nous assurer que celui du secteur médical passe toujours en priorité. » Le HFSF est sur le point de déployer son projet dans l'un de ses plus petits hôpitaux. « En laboratoire ça marche, mais il faut une préparation minutieuse pour passer en grandeur réelle. Le grand défi est de bien établir le planning.
Université du centre médical de Pittsburgh (UPMC) : Commencer petit
Plus gros employeur de la Pennsylvanie avec 60 000 personnes réparties sur 400 sites, l'UPMC a d'énormes besoins en matière de Data Center. Actuellement, il teste plusieurs solutions SDN afin de retenir la bonne pour son réseau de prochaine génération. « Si cette technologie tient ses promesses, l'approche stockage/services réseaux sera révolutionnée », affirme Bill Hanna, vice président des services techniques de l'UPMC. Bill Hanna compte procéder par étapes : d'abord former le personnel à cette technologie, ensuite se demander ce qu'on veut faire faire au SDN, enfin, le mettre en oeuvre à petite échelle dans un Data Center.