sauvegardes : Mammoth écrasé par les prix, IBM crypte les bandes
Il est désormais très probable qu'Exabyte, un ténor des automates de backup, soit absobé par Tandberg, autre leader historique dans le royaume de la bande magnétique. Le communiqué émis par l'équipe de Boulder (Co) précise que la transaction est estimée aux environs de 29 M$, somme bien en deçà du chiffre d'affaires annuel d'Exabyte, mais qui tient compte des pertes énormes accumulées depuis ces dernières années. Longtemps, Exabyte était considéré comme le maitre incontesté des automates de sauvegarde à très haute capacité. Mais après des années de gloire, les « accidents de parcours » se sont succédés : importants retards de livraison des enregistreurs 8mm « Mammoth II », errance momentanée et totalement inconsidérée sur le marché de la sauvegarde grand-public Travan -un des plus beaux flops du genre-, investissement considérables dans plusieurs entreprises de « technologie pure », dont une tentative sur le secteur des magnétoscopes VHS « transformés » en unités de sauvegarde... puis réactions trop tardives face à une concurrence qui n'attendait qu'un signe de faiblesse du vieux roi. Ce fut tout d'abord Sony, son principal fournisseur de cartouches et détenteur de la technologie 8mm à têtes tournantes (dérivé des caméscope analogiques), qui entama une attaque frontale avec ses modèles AIT. Puis IBM, principal acheteur OEM d'Exabyte, sort son LTO...Moins de 2 ans plus tard, les automates, terres réservées d'Exabyte, étaient envahies d'une multitude d'équipementiers plus petits mais oh combien plus réactifs. L'annonce IBM concerne essentiellement les banques, assurances, grands clients et autres grands comptes : les dérouleurs TS1120 seront livrés « de série » avec un mécanisme de cryptage intégré, le logiciel de gestion/génération des clefs étant promis sous z/OS et les systèmes ouverts installables sur les mainframes du Grande Bleu. Inutile de préciser que ledit logiciel ne sera pas gratuit. Rappelons qu'une directive de la Maison Blanche intime l'ordre aux administrations et aux institutions financières de crypter leurs données stockées, afin de limiter les vols d'identités en série provoqués par la perte de bandes de sauvegarde, par l'intrusion de pirates sur les SAN des entreprises ou par disparition d'ordinateurs portables ou de disques durs oubliés lors d'opérations de maintenance.