Roaming en Europe : Bruxelles ferait machine arrière
La baisse des tarifs de roaming est le cheval de bataille de la Commission de Bruxelles dans les télécoms. Sous la pression des opérateurs, notamment d'un Stéphane Richard virulent sur ce sujet, la Commission européenne renoncerait à une nouvelle baisse.
Neelie Kroes, Commissaire européenne en charge des nouvelles technologies, doit se prononcer le 10 septembre prochain sur de nouveaux tarifs d'itinérance et probablement une prochaine baisse. C'est du moins ce qu'elle a laissé entendre au mois de mai dernier. Mais, selon un document parvenu à l'agence Reuters, elle abandonnerait ses objectifs sous la pression des principaux opérateurs (Orange, Telecom Italia, Telefonica, Deutsche Telekom) rencontrés fin juillet.
Ce projet consistait d'une part à baisser à un plafond de trois centimes par minute les appels vocaux, contre un plafond de 10 centimes actuellement (depuis juillet). Cette 1èrebaisse interviendrait à partir de juillet 2014 pour huit ans. D'autre part, elle souhaitait abaisser à 1,5 centime par mégaoctet, le plafond pour l'itinérance des données, il est actuellement de 15 centimes.
Stéphane Richard contre Neelie Kroes
Neelie Kroes a fait de l'itinérance un combat symbolique pour libérer encore davantage la concurrence dans les télécoms en Europe. Les opérateurs de leur côté, arguent, d'une situation devenue plus difficile pour leur secteur et s'opposent à toute nouvelle mesure qui amputerait leurs ressources.
Dans une interview au Figaro le 22 juillet dernier, Stéphane Richard, Pdg d'Orange mettait les points sur les « i » à la Commission européenne :
« Il serait de bon sens de mettre en place un moratoire sur les baisses des prix du roaming afin de faire une étude d'impact sérieuse des précédentes mesures de baisse ».
« Depuis vingt ans, Bruxelles ne sait faire qu'une seule et unique chose : de l'antitrust. Bruxelles semble ne pas comprendre que le monde a changé, que nous ne sommes plus les anciens monopoles historiques depuis longtemps, mais que nous sommes désormais plongés dans un monde ultraconcurrentiel, confrontés à des baisses de prix féroces alors que nous devons investir massivement dans nos réseaux. »