Riverbed a déclenché un plan anti-opa
Les fonds activistes interviennent au capital des sociétés américaines de l'IT de manière hostile, on l'a vu avec Carl Icahn sur Dell. Ils font pression publiquement sur les directions pour augmenter la valeur de l'entreprise, si elles n'obtiennent pas satisfaction, elles poussent à la vente.
Un fonds d'investissement américain, Elliott Associates LLP, veut provoquer une augmentation de la valeur du cours de l'action Riverbed. Elliott détient maintenant 9% du capital du spécialiste de l'optimisation de réseaux Wan, une participation valorisée 2,8 milliards de dollars. C'est le deuxième actionnaire de Riverbed. Pour le contrer, selon l'agence Bloomberg, la direction de la société a fait appel à la banque d'affaires Goldman Sachs afin de définir une stratégie et étudier toutes les options, y compris celle d'une vente de la société. Toujours selon Bloomberg, Riverbed suscité l'intérêt de firmes de private equity.
Sur le même sujetUnify, l'ex Siemens E.C., veut migrer 50 000 Hipath 3000 en FranceMitel rachète Aastra, pour former une société de 1,1 milliard de dollars de CAElliott avait fait la même opération sur Blue Coat Systems en 2011, détenant 13% de son capital, c'est le fonds Thomas Bravo qui a finalement acheté Blue Coat. Elliott a poussé la direction de l'entreprise à des changements stratégiques et, n'obtenant pas satisfaction, a précipité sa vente. C'est ce qu'on appelle « un fonds activiste ». Il est déjà intervenu, sans aller jusqu'à pousser à la vente, chez NetApp, BMC, Compuware.
Adoption d'un système anti-OPA
Voyant surgir Elliott Associates à son capital, Riverbed a pris des mesures de protection. En tout cas, un jour avant que Bloomberg n'annonce l'intervention de Goldman Sachs, la société a adopté un système anti-OPA. Selon Riverbed, même avec 10% ou plus du capital, personne ne peut modifier radicalement la composition du capital de la société. Ce système a été installé une semaine après la prise de participation d'Elliott.
Le conseil d'administration de Riverbed a approuvé le système anti-opa, mais la direction a précisé qu'elle n'avait pas d'hostilité envers Elliott, et souhaitait maintenir le dialogue avec tous les actionnaires et contribuer, elle aussi, à l'augmentation de la valeur de la société. La question de la sous valorisation est posée depuis longtemps, le rachat d'Opnet Technologies par Riverbed au mois d'octobre 2012 avait entraîné une surcharge de 1 milliard de dollars.
Riverbed a également déclaré un chiffre d'affaires au troisième trimestre inférieur aux prévisions. Le quatrième trimestre ne s'annonce pas non plus radieux. La société a été pénalisée par la baisse des prestations engagées avec le Gouvernement fédéral. Le secteur public représente en effet 25% de l'activité, mais est tombé à 18. Une différence qui représente 20 millions de dollars en moins. Cette dépendance au secteur public a été accentuée par la fermeture pendant 15 jours des administrations fédérales, début octobre, ce qui a gêné d'autres entreprises du secteur comme Cisco.
En photo : Jerry M. Kennelly co-foundateur de Riverbed Technology en mai 2002, actuellement chairman et CEO.