Résultats annuels difficiles pour Vodafone
Des rachats spectaculaires et une cession « historique » de sa participation dans Verizon Wireless ne peuvent faire oublier la réalité à Vodafone. Réalité des chiffres annuels qui montrent son recul et même sa faiblesse d'opérateur « mobile centric » face aux opérateurs historiques.
Vodafone publie ses résultats annuels, pour un exercice arrêté au 31 mars dernier. Le chiffre d'affaires est en recul de 1,9% à 43,6 milliards de livres. Un chiffre imputable aux pays euro-péens, l'opérateur ne bénéficiant pas assez de ses bons résultats dans les pays émergents. Le chiffre d'affaires des services se replie de 4,3%. L'Ebitda recule de 7,4% à 12,8 milliards de livres, le profit ajusté opérationnel de 9,4% à 7,9 milliards de livres.
Vodafone met en cause la concurrence en Europe, des baisses de tarifs imposées par les régulateurs et la réduction de trafic de ses clients européens, frappés par la récession. Ses grands concurrents sont également à la peine au vu de leurs résultats financiers annuels que ce soit Telefonica, Deutsche Telekom ou Orange. Tous pâtissent des mêmes phénomènes. L'activité de Vodafone a été particulièrement touchée en Allemagne, en Italie et ailleurs en Europe, où il a dû passer 6,6 milliards de livres de provisions pour dépréciation d'actifs en raison de "cash flow" plus faibles que prévu.
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Seul le bénéfice net donne satisfaction avec 59,4 milliards de livres, mais c'est presqu'entièrement attribuable à la vente des 45% détenus par Vodafone dans l'américain Verizon Wireless. La société a également enregistré un bénéfice net sur ses activités pour-suivies de 11,3 milliards de livres. Cette vente de la participation dans Verizon (septembre 2013) laisse le groupe plus dépendant de ses activités en Europe, tout en lui donnant, en principe, une marge de manoeuvre supplémentaire avec d'importants moyens financiers. Toutefois, la recomposition des télécoms qui s'effectue en Europe ne laisse pas toujours place à des opportunités, on le voit en France où le Gouvernement ferme la porte, le groupe Vodafone a d'ailleurs quitté le pays, perdant tout espoir de conquérir un jour SFR.
Il lui reste tout de même deux belles proies à son palmarès : le câblo-opérateur allemand Kabel Deutschland (en juin 2013) et l'espagnol Ono (mars 2014). Vodafone est bien entendu prêt à saisir d'autres opportunités, il souhaite également se porter sur des activités nouvelles comme les données et la télévision intégrée pour trouver de nouvelles sources de revenus et des marges. Le cabinet Moody's estime qu'un modèle d'opérateur intégré est plus robuste qu'un modèle spécialisé, ce qu'étaient jusqu'ici Vodafone, deuxième opérateur mobile au monde. Le britannique va donc changer de nature en affrontant les opérateurs historiques du vieux continent.
Mais, pour l'exercice entamé début avril, le 2014/2015, Vodafone annonce une forte baisse de son Ebitda (résultat brut d'exploitation) du fait des investissements nécessaires pour mo-derniser son réseau : 19 milliards de livres, soit 23,34 milliards d'euros sur les deux pro-chaines années. Vodafone s'est également engagé sur la 4G annonçant 4,7 millions de clients 4G répartis sur 14 pays.